Jean-François Cailhava d'Estandoux

Auteur dramatique et essayiste français (Toulouse 1731-Sceaux 1813).

Auteur de plusieurs essais sur l'art de la comédie, il s'essaya lui-même à produire des comédies en vers et en prose qui rencontrèrent à la Comédie-Française et au Théâtre des Italiens, tant auprès du public que de la critique, un succès qui se prolongea sous la Révolution (Les Ménechmes grecs, 1791) : « Cet ouvrage fait le plus grand honneur à son auteur. C'est une intrigue conçue fortement, menée avec art & dénouée d'une manière neuve. Régnard est plus gai, sans doute ; mais M. Cailhava, car c'est lui qui en est l'auteur, est plus savant ; c'est vraiment une comédie dell'arte. Le ton est excellent, le goût pur, la critique fine et délicate ; les rapprochemens ingénieux et point d'épisodes ; jamais forcé et point de bouffissure, point de faux bel esprit, & les gens de lettres doivent savoir gré à M. Cailhava de ramener la scène au bon genre, dont on s'écarte tant aujourd'hui. », La Chronique de Paris, 1791). En 1765, toutefois, le rédacteur de la Correspondance littéraire, philosophique et critique, avait averti : « Je conseille à M. Cailhava d'Estandoux de s'en tenir à ses succès dramatiques, et de ne point ambitionner les succès de l'impression : car sa pièce tomberait infailliblement à la lecture, et si bas, qu'il aurait peut-être lui-même de la peine à se persuader son succès au théâtre. »

Membre de l'Institut en 1798, Cailhava fut élu à l'Académie française en 1803.

Essais

De l'Art de la comédie, ou Détail raisonné des diverses parties de la comédie et de ses différents genres, suivi d'un Traité de l'imitation, où l'on compare à leurs originaux les imitations de Molière et celles des modernes, terminé par l'exposition des causes de la décadence du théâtre et des moyens de le faire refleurir (1772) ; Notices pour servir à l'histoire des théâtres (1798) ; Essai sur la tradition théâtrale (1799) ; Études sur Molière, ou Observations sur la vie, les mœurs, les ouvrages de cet auteur, et sur la manière de jouer ses pièces, pour faire suite aux diverses éditions des œuvres de Molière (1802).

Comédies en vers

La Présomption à la mode (1763) ; Les Étrennes de l'amour (1769) ; La Fille supposée, ou Le Mariage interrompu (1769) ; etc.

Comédies en prose

Le Tuteur dupé (1765) ; Le Cabriolet volant ou Arlequin Mahomet (1771) ; L'Égoïsme (1777), etc.

Contes en vers

Cailhava a également laissé quelques œuvres badines : Le Pucelage nageur (1766), et Les Contes en vers et en prose du feu l'abbé de Colibri, ou le Soupé des petits-maîtres, conte composé de mille et un contes (1798).