Vitaliano Brancati

Romancier italien (Pachino, Sicile, 1907-Turin 1954).

Après avoir rapidement renié une faute de jeunesse, un engouement passager pour l'idéologie fasciste, Brancati fait un bref séjour à Rome, en 1933. Par la suite, il vivra principalement en Sicile, à Catane et à Zafferana Etna, avec quelques incursions dans la capitale. L'ensemble de son œuvre a pour toile de fond son île natale, qui devient, à travers sa prose, le symbole d'une condition humaine particulière. On constate la maturation progressive de l'art de Brancati dans les trois périodes de sa production romanesque. Il part en général de la déformation grotesque et caricaturale de la réalité pour arriver à la mise à nu de ses aspects les plus inquiétants. De sa première période ressort un moralisme mordant et satirique, illustré par deux romans : Don Juan en Sicile (1942) – dont le thème central est le donjuanisme, autrement dit l'ambition érotique et velléitaire des Don Juan de province – et le Vieux avec les bottes (1946). Dans sa deuxième période, illustrée par le Bel Antonio (1949), il passe du comique au tragique : le donjuanisme devient une façade derrière laquelle se cache l'impuissance. Enfin, dans sa troisième période, illustrée par l'œuvre inachevée les Ardeurs de Paolo (parution posthume en 1955), l'obsession de la sensualité se mélange à la pensée angoissante de la mort, ce qui aboutira à la décomposition morale et intellectuelle du héros. Brancati est également, dans une moindre mesure, essayiste, dramaturge (Don Giovanni involontario, 1943 ; Raffaele, 1948 ; la Gouvernante, 1952) et scénariste.

Le Bel Antonio, son roman le plus célèbre, a été adapté au cinéma par Mauro Bolognini en 1960, avec Marcello Mastroianni et Claudia Cardinale.