devant de cheminée

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Tableau en trompe-l'œil encastré entre les montants d'une cheminée pour en masquer le fond pendant les mois d'été.

Apparus au Moyen Âge, les devants de cheminée furent tout d'abord constitués d'un bâti de menuiserie rempli de paille (Vierge à l'écran d'osier du Maître de Flémalle, Londres, N. G.), puis, à la Renaissance, de cuir ou de tissus. Au xviie s., ils étaient le plus souvent de papier ou de tapisserie, mode qui se prolongea au xviiie s.

C'est sous Louis XIV qu'apparaît le devant de cheminée peint, qui représente le plus souvent une nature morte désordonnée, vue en perspective, dont le premier plan est éclairé alors que le fond reste dans la pénombre. Le xviiie s. français fut l'âge d'or des devants de cheminée peints ; Roland de La Porte, Boucher (en 1742 pour Choisy) et Oudry (en 1741 pour le marquis de Béringhen, en 1742 pour Watelet) en peignirent.

Les devants de cheminée ont été souvent découpés pour former des tableaux autonomes ; cependant, on en conserve encore de Chardin (la Nappe servie, Chicago, Art Inst.) et surtout d'Oudry (le Tabouret de laque ; le Chien à la jatte de porcelaine, 1751, Glasgow Art. Gal. ; Nature morte de livres, musée de Montpellier), de Huet (La leçon de lecture, Chantilly, musée Condé). La mode de ces tableaux peints en devants de cheminée semble être passée à la fin du xviiie s.