Gilberto Zorio

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste italien (Andorno Micca 1944).

Zorio participe à la fin des années 60 au mouvement de l'Arte povera, né à Turin, aux côtés d'Anselmo, Calzolari, Kounellis, Merz, parmi les artistes les plus représentatifs de cette tendance qui, à travers l'usage des matériaux, est une expérience temporelle et active, inscrite dans l'ensemble des activités humaines. Ainsi, la notion d'énergie, non plus représentée, mais vécue dans une dimension physique, est au centre des travaux de Zorio. Les matériaux sont des véhicules à travers lesquels l'action a lieu. L'artiste crée plusieurs dispositifs pour " purifier la parole " : récipients en terre cuite ou tubes remplis d'alcool sont des agents médiateurs permettant à l'artiste et au spectateur d'émettre des sons. Les pièces de Zorio ne sont jamais achevées mais demandent que l'expérience entre l'œuvre et l'homme se renouvelle dans le temps. L'étoile percée de javelots, l'écriture de " Odio " réalisée à la hache sur le mur, la lumière électrique, le plomb, le cuivre, sont complémentaires des fluides, acide, alcool et eau, désignant implicitement l'œuvre comme un espace de transmutation, l'art comme recherche de l'essence. Structures en équilibre développées autour d'axes directionnels, les installations de Zorio expriment toujours une tension dans la mise en relation d'éléments qui, malgré leur apparente disparité, sont complémentaires.

L'œuvre de Zorio a été présentée dans les grandes expositions de l'Arte povera depuis 1967. Le Centre Georges-Pompidou lui a consacré une exposition personnelle en 1986.