Johann Georg Ziesenis

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre danois (Copenhague  1716  – Hanovre  1776).

Élève de son père, Johann Georg, il devint presque exclusivement portraitiste. Il alla probablement v. 1740 en Allemagne, en particulier à Francfort. Il travailla pour la cour de l'Électeur palatin à Mannheim, sans doute dès 1742. Appelé à la cour de Deux-Ponts en 1756, il y est nommé peintre de cour en 1757. En 1760, il devient décorateur et peintre de la cour de George II d'Angleterre à Hanovre. De là, il fait de nombreux voyages dans d'autres résidences princières : Brunswick (1764, 1765, 1769, 1775), Dresde (1764), Copenhague (1766), La Haye (1765, 1768). Il demeura constamment sous l'ascendant d'influences étrangères, mais créa un type de portrait princier correspondant au despotisme éclairé, dominé par l'intimisme de la pose et du cadre environnant (Karl Philipp Theodor, prince palatin, Munich, Bayerisches Nationalmuseum). Le Baron von Sickingen, ministre palatin (musée de Heidelberg), au corps de vieillard ramassé et au large visage fatigué, arbore cette même négligence dans la pose et le vêtement. Malgré sa raideur naïve, le Prince Charles Auguste de Deux-Ponts à l'âge de cinq ans (1751, Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen) est d'un effet aimable. Dans le portrait de Maria Barbara Eleonore, comtesse de Schamburg-Lippe-Bückeburg (Berlin, coll. du prince de Lippe-Detmold), le tracé mélodieux de la silhouette se détache sur le fond d'un parc, à la manière anglaise. On sent l'influence du portrait anglais sur l'artiste dans ses portraits " bourgeois " (le Marchand Heinrich Schloo et son épouse), où les modèles adoptent des poses plus libres. L'art de Rigaud, que Ziesenis connaissait par des tableaux se trouvant au Danemark et en Allemagne, eut aussi une incidence évidente sur sa création. Nombre d'effigies de Ziesenis, souvent répétées à plusieurs exemplaires, ont été exécutées par ses aides. Faute de dessins connus du peintre, seules les esquisses permettent d'apprécier sa facture (Christian IV de Deux-Ponts en chasseur, 1757, musée de Rothenburg, qui reprend la pose de l'Autoportrait de Desportes du Louvre).