les Zick

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintres allemands.

Johann (Lachen  1702  – Würzburg  1762). Après un apprentissage de trois ans chez Stauder à Constance, il travaille à Munich (1723-1725). D'après une source contemporaine, il aurait parfait sa formation chez Piazzetta à Venise, ce que ne révèle absolument pas son style. En 1729, il est cité à Munich et y devient peintre de cour en 1732. Il répond en 1749 à l'appel du prince Karl Philipp von Greifenklau pour peindre le plafond de la salle du jardin de la Résidence de Würzburg (le Festin des dieux et le Repos de Diane). De 1751 à 1754, il exécute son œuvre majeure pour le prince-évêque de Spire au château de Bruchsal : une série de peintures décoratives à la fresque et à l'huile, retraçant l'histoire de l'archevêché. Vers 1759, il est de retour à Würzburg, où il s'occupe essentiellement de mathématiques et d'astronomie. Le style de ses fresques s'inscrit dans la lignée de l'école bavaroise, en particulier d'Asam et de Bergmüller. Les tableaux de chevalet, surtout au début et à la fin de sa vie, se rattachent à la tradition rembranesque et hollandaise en général, par l'atmosphère intime et le clair-obscur violent (la Mort de Sénèque et la Déposition de croix, musée de Karlsruhe).

Januarius (Munich 1730 – Ehrenbreitstein 1797). Il fut aussi architecte. Il assimila d'abord le style de son père Johann, dont il fut l'élève, mais en signant très tôt de son propre nom. Il entreprend un grand voyage, dont les étapes sont mal connues : en 1757, il est à Paris, où son compatriote J.G. Wille le pousse à étudier les petits maîtres néerlandais et où il copie Watteau ; il passe par Bâle et aurait été en contact avec Mengs à Rome, mais ce séjour en Italie n'est pas prouvé. Sur le chemin du retour, à Augsbourg, en 1758, il est nommé membre de l'Académie de cette ville. Vers 1760, il devient peintre à la cour du prince électeur de Trèves. En 1762, il s'établit à Ehrenbreitstein, où il recevra Goethe à plusieurs reprises et développe une activité très intense, à la fois comme fresquiste pour des bâtiments religieux ou civils, comme portraitiste des milieux bourgeois et comme peintre d'histoire et de genre. Ses fresques de plafond les plus notoires décorent l'église de l'abbaye de Wiblingen (Histoire de la Sainte Croix, 1778-1780), l'église de l'abbaye de Rot (Jésus parmi les docteurs et autres Scènes de la vie du Christ, 1784), le palais de Coblence (salle d'audience : Allégorie de la Justice ; chambre à coucher : l'Aurore, 1785-86) et le palais de Mayence (salle de l'Académie : Apothéose d'Apollon, protecteur des sciences, 1787). Dans ces œuvres, Januarius Zick s'adonne, contrairement à son père, à une peinture aux effets mesurés selon la nouvelle formule classique : la composition est claire, le raccourci modéré, le trait de contour cerne la forme, le coloris est doux. Dans la peinture de chevalet, il se rapproche beaucoup du style des œuvres de son père à ses débuts, au point qu'il est difficile de les distinguer ; on retrouve notamment ces mêmes effets de clair-obscur rembranesque comportant un violent coup de lumière blanc argenté (la Circoncision, musée de Kassel). L'artiste continuera à affectionner les éclairages blanchâtres et scintillants contrastant très artificiellement avec une zone d'ombre qui baigne le reste de la scène dans une tonalité brune très chaude. De nombreux musées allemands possèdent des tableaux de Januarius Zick. Citons plus particulièrement la Rixe devant l'auberge et la Danse devant l'auberge (Stuttgart, Staatsgal.), dérivées de compositions hollandaises, Énée sauvant Anchise (musée de Wiesbaden), Scène d'intérieur (musée de Soissons), Portrait de la famille Remy (1776, musée de Nuremberg). La Compagnie (Bonn, Städtisches Kunstmuseum) échappe aux classifications habituelles de scène de genre ou peinture de mœurs. Januarius Zick a été appelé " le dernier grand peintre bourgeois d'Allemagne " (A. Feulner) et précède de peu la nouvelle génération qui se tournera vers des sujets plus intellectuels.