Adolf Wölfli

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre suisse (Berne 1864  – La Waldau, près de Berne, 1930).

Un des acteurs les plus inventifs de l'art brut, Wölfli, interné définitivement en 1895 à la clinique psychiatrique de la Waldau à Berne pour attentat à la pudeur, commence à dessiner, écrire et composer de la musique en 1899. Le docteur Morgenthaler, qui le soigne, lui consacre en 1921 un ouvrage précurseur intitulé Ein Geisteskranker als Künstler (Un artiste aliéné) dans lequel domine l'analyse esthétique. Sous le pseudonyme de Saint Adolf II, Wölfli recouvre de ses dessins tout ce qui lui tombe sous la main, supports classiques, paravents ou parois de sa cellule. Dans une peur du vide affirmée et selon un principe d'extension indéfini, Wölfli compartimente la surface puis la remplit de jeux ornementaux, enchaînant et combinant formes géométriques — croix, cercles, spirales, mandalas —, de figures stylisées — serpents, visages, horloges— et de textes calligraphiés. On retrouve la même liberté quant aux conventions dans ses écrits, où Wölfli se plaît aux jeux de mots, déformations et néologismes, et plus encore dans ses partitions musicales qui n'ont jamais pu être déchiffrées. Le musée de la Waldau ainsi que la collection de l'Art brut, réunie par Dubuffet et conservée à Lausanne (château de Baulieu), conservent les travaux de Wölfli.