Louis Vivin
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre français (Hadol, Vosges, 1861 – Paris 1936).
Fils d'un instituteur, il fut élève au collège industriel d'Épinal avant d'entrer, en 1881, dans l'administration des Postes, qu'il ne quitta que pour prendre sa retraite, à soixante-deux ans. Cette carrière ne l'empêcha pas de consacrer ses loisirs au dessin et à la peinture, dans le petit appartement de Montmartre (rue Caulaincourt) où il se plaisait à amasser toutes sortes de journaux illustrés, de chromos, d'objets bizarres (il avait constitué notamment une nombreuse collection de lampes à pétrole).
Dans ses œuvres de jeunesse, Vivin se révèle surtout par des vues de son pays natal, exécutées de souvenir, dans un style exact quant au dessin, remarquable déjà quant à la finesse du coloris et la distinction du sentiment. Devenu exclusivement peintre à partir de 1922, il évolua sans cesse vers plus d'irréalité, transgressant les lois de la perspective et de la pesanteur, bannissant de ses tableaux les variations ordinaires de l'ombre et de la lumière, pratiquant un graphisme tout à la fois méticuleux dans le détail (briques ou pierres du mur précisées comme une à une) et synthétique dans la composition d'ensemble du paysage (rues et monuments de Paris, de la banlieue, des bords de Seine), de la nature morte, de la scène familière ou de chasse — le tout dans une clarté douce et mystérieusement poétique.
Les petites gens du marché Saint-Pierre et de la foire aux Croûtes ont constitué toute sa clientèle jusqu'au jour où, découvert par Wilhelm Uhde, il obtint, sans l'avoir cherchée, la consécration. Ses œuvres figurent, en 1937, à l'exposition des Maîtres populaires de la réalité, organisée à Paris par le musée de Grenoble. Louis Vivin est principalement représenté à Paris (M. N. A. M.) ainsi qu'à New York (M. O. M. A.).