Antonío Viladomat

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Barcelone 1678  – id. 1755).

Issu d'une famille de doreurs, il étudia dans des ateliers locaux jusqu'à l'arrivée en 1703 du grand décorateur italien Fernando Bibbiena — appelé par l'archiduc Charles à son éphémère cour de Barcelone pendant la guerre de la Succession —, qui exerça sur lui une influence considérable. Très habile dessinateur, dont le néo-classique Mengs devait louer la correction, Viladomat eut des activités multiples : portraitiste, paysagiste, peintre de scènes de genre — comme la charmante série des Quatre Saisons (Barcelone, M. A. C.), qui put inspirer Goya pour certains cartons de tapisserie et peintre de nature morte, influencé par l'école napolitaine. Pourtant, il reste avant tout un peintre religieux, très lié à la tradition du Siècle d'or. Si la plupart de ses décorations d'églises ont disparu depuis le xixe s., 3 ensembles importants permettent d'apprécier son art : les 25 tableaux de la Vie de saint François peints de 1722 à 1724 pour le couvent des Frères mineurs de Barcelone et passés au M. A. C. ; une autre Vie de saint François, de plus petit format, à l'église de Berga ; les scènes de la Vie de la Vierge et de la Passion à S. Maria de Mataró (1727-1737). Superficiellement touché par le Baroque, Viladomat conserve la gravité, la vigueur réaliste, parfois la sobre grandeur des meilleurs maîtres valenciens ou castil lans du xviie s., un Espinosa ou un Fray Juan Rizi. Certaines scènes de la vie de saint François — comme le Repas de saint François et sainte Claire ou la Mort de saint François — comptent parmi les " nocturnes " les plus saisissants de la peinture espagnole. Fondateur d'une école de dessin prospère, jouissant d'une grande renommée, Viladomat eut de nombreux disciples, dont les meilleurs furent les frères Tramullas. Il apparaît comme la figure la plus significative de la première moitié du xviiie siècle à Barcelone.