Vassili Vassilievitch Verechtchaguine

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre russe (Ljnbez, Novgorod, 1842  – Port-Arthur 1904).

Il quitte dès 1860 le corps des cadets de la marine pour étudier à l'Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg (1861-1863), puis vient à Paris chez Gérôme, où il acquiert une technique originale d'une précision presque photographique. La voie originale et personnelle de Verechtchaguine, peintre de guerre, lui est donnée par ses voyages au Turkestan dans les années 1867-1868 et 1869-1871, au cours des expéditions militaires des généraux russes. De 1871 à 1874, il s'installe à Munich, où il met au point ses expériences et ses souvenirs de correspondant de guerre, et, dès 1874, il rencontre lors d'une première exposition collective à Saint-Pétersbourg un immense succès auprès du public, avec sa fameuse Apothéose de la guerre (1871, Moscou, gal. Tretiakov), où les crânes humains s'empilent dans le désert en une pyramide symbolique. Le riche marchand Tretiakov achètera alors la presque totalité de l'exposition. Il expose à Londres, dès 1873, au Crystal Palace, puis en 1879 au South Kensington. Ayant donc trouvé au Turkestan une voie exotique et ethnographique dans laquelle il fait merveille, Verechtchaguine passe ensuite aux Indes en 1875-1876, s'établit quelque temps en France, à Maisons-Laffitte, où il bâtit un atelier, passe en Bulgarie à la suite du général Skobelev lors de la guerre russo-turque (1877-1878), se révèle enfin dès 1880 au public parisien dans une importante exposition au cercle de la rue Volney. L'un des chefs-d'œuvre de ce nouveau cycle de peintures exotico-militaires est la Bataille de Chipka (1878, Moscou, gal. Tretiakov). En 1884, Verechtchaguine effectue un voyage en Syrie et en Palestine, d'où il tire une Vie du Christ qui suscite, pour la trop grande crudité des détails, la réprobation de l'archevêque de Vienne ; enfin, établi en 1892 à Moscou, il s'attaque à son dernier grand succès pictural, le cycle de Napoléon en Russie, qui sera montré à la fin des années 1890 dans toutes les grandes capitales européennes. Il meurt dans le désastre naval de Port-Arthur, à bord du navire de guerre impérial Petropavlovsk. Mis à part la grande collection de la galerie Tretiakov de Moscou, une collection considérable de ses œuvres est conservée au Musée russe de Saint-Pétersbourg (70 tableaux).