Vladimir Veličkovič

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre d'origine serbe (Belgrade  1935).

Diplômé d'architecture, il travaille dans l'atelier de Hegedušić à Zagreb en 1962-63 et réside à Paris depuis 1966. L'authenticité de son talent l'a très vite distingué parmi les peintres de sa génération. Veličković apporte à la conception du fantastique un accent nouveau. Ses Apparences de la peur — cruels témoignages sur la guerre — sont autant de réminiscences d'une enfance angoissée. Son œuvre est dictée par la conviction profonde d'une lutte inéluctable pour un monde différent. Chez ce peintre et ce dessinateur de qualité, la touche large et libre, le vif coloris, aimant les contrastes dramatiques, transforment l'objet en moyen d'expression et mettent le motif de la mort au service de l'humanisme.

À partir de 1972, Veličković se sert de photographies (en particulier celles de Muybridge) comme point de départ pour ses grandes toiles, dans lesquelles les mouvements des hommes ou des animaux, en blanc sur fond noir, sont toujours décomposés, et toujours confrontés à un réseau de mesure (Chien n° XXIII, 1972, Paris, M. N. A. M. ; les Sept États du saut, triptyque, 1977).

Dans les années 70, la série des " lieux ", espaces de sol nu devant un mur, devient la place où des corps humains sont torturés. L'intérêt pour le corps en tension reste sensible dans des œuvres telles que Poursuite, 1987, où un chien taché de sang file dans un grand espace de peinture, ou dans une série de personnages de Muybridge, en collages, placés sur des structures géométriques ascendantes (1989).

Ses œuvres figurent au M. A. M. de Belgrade (Grand Épouvantail, 1963 ; Grande Tête, 1965 ; Grande Tête avec les mouches, 1968), dans les musées européens (Homme qui saute, 1973, Rotterdam, B. V. B. ; Homme II, 1977, Paris, M. N. A. M.) et dans des coll. part. (Orateur, 1971). En 1974, le Kunstverein de Düsseldorf lui consacra une grande exposition.