Henry Van de Velde

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et architecte belge (Anvers 1863  – Zurich 1957).

Plus connu comme rénovateur de l'architecture et de l'art décoratif, il étudia cependant la peinture à l'Académie d'Anvers sous la direction de Charles Verlat, puis fréquenta, en 1884-85, l'atelier de Carolus-Duran à Paris. Après son retour en Belgique, en 1886, il participa aux divers mouvements d'avant-garde d'Anvers — le cercle Als ik kan — ou de Bruxelles ; il fut admis au groupe des Vingt en 1888. Il est, un moment, influencé par Millet (la Lavandière, 1887, musée d'Anvers), puis adopte le Pointillisme de Seurat ; il peint, dans cette technique, des paysages et des portraits : la Plage de Blankerberge (1889, Brême, Kunsthalle, et Zurich, Kunsthaus), Femme à la fenêtre (musée d'Anvers), Femme au crépuscule 1889, Otterlo, Kröller-Müller), la Fille qui remaille (1890, Bruxelles, M. R. B. A.). Ayant découvert l'art de Gauguin et de Van Gogh, il abandonne cette manière pour un style où dominent les hachures : Jardin à Kalmthout (v. 1891, Munich, Staatsgal.). Son art évolue enfin vers la ligne ornementale : Ornement de fruits (pastel, v. 1892, Otterlo, Kröller-Müller), considéré parfois comme une composition abstraite, est caractéristique de cette tendance. Puis l'artiste renonça à la peinture, détruisant certains de ses tableaux, et, à l'exemple de William Morris, décida de mettre en application ses idées qu'il développa dès 1891 en des articles, cours ou conférences. Il poursuivit, pendant une vingtaine d'années encore, son œuvre gravé, dont le plus remarquable exemple est la présentation typographique de la revue d'avant-garde flamande Van Nu en Straks, publiée à partir du 1er avril 1893.