De Stijl

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

De Stijl est le nom du groupe et de la revue fondés en 1917 à Leyde (Pays-Bas) par Théo Van Doesburg et qui a notamment illustré les théories et les conceptions plastiques de Mondrian. De Stijl a réuni à sa création, outre Mondrian et Van Doesburg, le peintre néerlandais Bart Van der Leck, le peintre hongrois Vilmos Huszar, le sculpteur et peintre belge Georges Vantongerloo, le poète néerlandais Anthony Kok et les architectes néerlandais J. J. P. Oud, Jan Wils et Robert Van't Hoff. Le premier numéro de la revue paraît en octobre 1917. Aussitôt après, Van der Leck quitte le groupe, auquel adhérera bientôt l'architecte Gerrit Rietveld. Le but de la revue, énoncé dans le manifeste de novembre 1918, est de contribuer au développement d'une nouvelle conscience esthétique qui réunisse en même temps l'art et l'architecture. À partir des principes fondamentaux du Néo-Plasticisme, De Stijl propose de jeter les bases de l'art futur, un art non plus individuel, mais universel, en rapport étroit avec la vie. Il finit par jouer un rôle déterminant dans l'esthétique du xxe s. en étant appliqué aux domaines de la peinture et de la sculpture mais aussi de l'architecture, de la décoration, de l'ameublement, de la typographie. Le rayonnement du Stijl est dû au dynamisme de Van Doesburg, qui a été le propagateur des idées de Mondrian et des siennes. Van Doesburg a entrepris de nombreux voyages et donné des conférences dans toute l'Europe, en particulier en Allemagne, permettant ainsi la diffusion de l'esthétique néo-plastique. À Paris, une exposition des réalisations du Stijl a été présentée en 1923 dans la gal. l'Effort moderne de Léonce Rosenberg. L'influence du Néo-Plasticisme se manifestera en France de façon très active dans le domaine de l'architecture, en particulier chez Robert Mallet-Stevens, mais aussi chez Le Corbusier, ainsi qu'à la fin des années 20 dans l'œuvre des peintres Jean Gorin, Jean Hélion et Félix Del Marle.

La revue De Stijl a continué de paraître avec de nouvelles contributions, celles de César Domela ou de Friedrich Vordemberge-Gildewart, jusqu'à la disparition de Van Doesburg en 1931. Un dernier numéro lui rendant hommage a été publié par sa veuve en janvier 1932. Par son ampleur théorique et son action, le mouvement De Stijl a connu une postérité considérable dans tout l'art du xxe s. Une importante exposition, Mondrian et De Stijl, a été présentée (Venise, fondation Cini) en 1990.