Wladyslaw Slewiński

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre polonais (Bialynin-sur-la-Pilica v.  1854  – Paris  1918).

Il arrive à Paris en 1888, fréquente l'Académie Colarossi et fait partie du groupe des artistes qui se rassemblent autour de Gauguin. Apprécié de ce dernier (avec qui il se lie d'amitié), il décide de se consacrer sérieusement à la peinture. Il accompagne Gauguin en Bretagne en 1890 et devient un assidu de Pont-Aven. Il s'établit en Bretagne et, au printemps de 1894, héberge dans sa maison du Bas-Pouldu Gauguin et Annah la Javanaise. En 1891, Slewiński fait son portrait (Tōkyō, M. A. M.). À partir de 1896, il expose au Salon des Indépendants. En 1897 et 1898, il expose à Paris, gal. Georges Thomas. Il se lie ensuite avec Munch, Alfons Mucha et Strindberg, dont il fait le portrait (v. 1896, musée de Varsovie ; Femme se coiffant, 1897, Cracovie, M. N.). De 1905 à 1910, il retourne en Pologne où il enseigne à l'École des beaux-arts de Varsovie (1908-1910). C'est de cette époque que date son tableau le plus connu, Orphelin de Poronin (1906, id.), puis il retourne habiter en 1910 la Bretagne (Pont-Aven et Doëlan). Ses tonalités profondes et harmonieuses, ainsi que le caractère synthétique de ses œuvres montrent que, tout en restant sous l'influence de l'école de Pont-Aven, il met plus l'accent sur la vie intérieure que sur l'aspect décoratif du tableau. Ses couleurs diffuses, sombres et pourtant lumineuses donnent un caractère énigmatique à ses compositions (Livres et masques, 1897, Varsovie, M. N.) qui restent conçues par juxtaposition de plans (Enfant au béret, 1902, musée de Pont-Aven).

Les œuvres de Slewiński sont conservées dans les musées polonais de Varsovie, Cracovie, Poznań, à Paris (M. N. A. M.), dans les musées de Rennes, de Quimper ainsi que dans des collections particulières de Pologne et de France.