Robert Ryman

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre américain (Nashville, Tennessee, 1930 – New York 2019).

Il travailla avec Albers à Black Mountain College et produisit d'abord, dans les années 50, des peintures et des collages dérivés du Cubisme. Il ne conserva de l'Expressionnisme abstrait que la recherche, plus exigeante, de la matérialité de la peinture et le sens du travail gestuel, et ses sources se trouvent plutôt dans les peintures blanches de Malévitch. Ryman choisit le format carré comme forme neutre et le blanc comme teinte fondamentale, mais à laquelle la lumière, l'éclairage attachent maintes nuances. En 1959, il exécute de petites peintures sur papier-calque, puis au vinyle, admettant un effet de transparence renvoyant au support mural. Les relations constantes avec l'espace avoisinant la peinture caractérisent l'art de Ryman, qui donne également une grande importance à la matière du support (lin, coton, papier, fibre de verre, bois, métal) et au médium (huile, gouache, caséine, émail). La série de peintures intitulée Standard (1966-67) est ainsi exécutée sur acier laminé très finement ; en 1969, Ryman exploite le papier gaufré ; en 1971-72, les Surface-Veil sont les plus vastes toiles carrées utilisées par l'artiste : la limite du geste de peindre détermine ainsi la limite de la peinture. Afin de bien mettre en évidence la façon dont ses peintures dépendent matériellement du mur sur lequel elles sont accrochées, il décide, à partir de 1976, de laisser très apparentes les attaches métalliques qui les y maintiennent, les faisant fabriquer à l'occasion spécialement et les mentionnant toujours dans la description technique de l'œuvre (Midland I, 1976, Paris M. N. A. M ; Resource, 1984). En 1983-84, il réalise quelques peintures à l'huile sur fibre de verre, qu'il dispose soit perpendiculairement au mur en les faisant reposer par une de leurs extrémités sur deux tiges métalliques, soit parallèlement au mur mais en avancée (Factor, 1983 ; Pace, 1984). Des rétrospectives de son œuvre ont eu lieu au Guggenheim Museum de New York en 1972, au Stedelijk Museum d'Amsterdam en 1974, au M. N. A. M. de Paris en 1981. Une importante exposition lui a été consacrée (Paris, Renn, espace d'art contemporain) en 1991-92 et une nouvelle rétrospective itinérante a eu lieu dans diverses villes américaines (New York, M. O. M. A.) et à Londres (Tate Gallery) en 1993-94.