Anton Romako

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre autrichien (Atzgersdorf, près de Vienne, 1832  – Vienne 1889).

Élève de l'Académie de Vienne dès l'âge de 15 ans, il travaille successivement à Vienne (l'Amiral Tegetthoff pendant la bataille de Lissa id.) et à Munich, puis se fixe à Venise (1854-55) et à Rome (1857), où il se lie à Liszt et Feuerbach. Il y connaît un grand succès mais, à la suite d'un drame familial, rentre à Vienne en 1876. Les sites de la vallée du Gastein, très colorés, ont été peints à ce moment. Il exécuta alors d'étranges portraits, quelques-uns d'une extraordinaire concentration psychologique, comme celui de la Comtesse Kuefstein (1885, Vienne, Österr. Gal.) Il développe un style personnel au dessin très sec, d'une méticulosité irréelle ; une mélancolie tragique et indéfinissable confère aux visages une intensité ambiguë (Jeune Fille cueillant des roses, Vienne, Österr. Gal.). Sa dernière manière, pendant la période heureuse dite " époque Makart ", n'eut pas de continuateur immédiat. L'artiste connut le succès pendant sa jeunesse, mais mourut solitaire et pauvre. Une exposition organisée à Vienne en 1905 le révéla au grand public. Peu après, Romako sera l'inspirateur du jeune Kokoschka, qui héritera de sa technique, poursuivra ses expériences et saura tirer de ses suggestions un parti personnel. Ses meilleurs tableaux ont été peints les quinze dernières années de sa vie.