Roelant Roghman

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur néerlandais (Amsterdam 1597 [ou plus tard, car sa plus ancienne œuvre connue ne remonte qu'à 1646] – id. 1686/87).

Peu après 1640, il dut faire un voyage en Italie, mais à Amsterdam il appartenait au cercle des amis et disciples de Rembrandt, étant, selon Houbraken, très lié avec le maître lui-même, ainsi qu'avec G. Van den Eeckhout. Connu par ses suites de gravures sur les châteaux et places fortes des Pays-Bas, il manifeste aussi un beau tempérament de peintre dans ses paysages montagneux ; animés d'un lyrisme sourd et puissant, fortement construits par des oppositions d'ombre et de lumière, ces paysages sont d'une écriture à la fois fouillée et énergique qui n'hésite pas à empâter vigoureusement les parties éclairées. On décèle aussi dans l'œuvre de Roghman, de nets souvenirs de Rembrandt, de Koninck et de Seghers. Le musée de Kassel conserve deux Paysages de rivières dans un site accidenté, que l'on continue parfois d'attribuer à Rembrandt, de même que le Paysage montagneux de Dresde (Gg). Le Paysage du musée de Poitiers figure au nombre des chefs-d'œuvre de l'artiste. Le peintre est représenté aussi au Rijksmuseum, au Louvre, à Londres (N. G.). Roghman a laissé également 24 grands dessins à la pierre noire et au lavis d'encre de Chine, réalisés en 1646-1647, représentant des châteaux et des manoirs des Pays-Bas du Nord ; ces dessins se trouvaient encore réunis, en 1800, dans la coll. Ploos Van Amstel (3 d'entre eux appartiennent auj. à l'Inst. néerlandais de Paris). Excellent dessinateur, il a représenté des vues réelles de la Hollande et des paysages de montagne imaginaires, denses et bien construits ; il a produit, à partir de ces dessins, une quarantaine de superbes eaux-fortes.