Hans Richter

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Berlin  1888  –Muralto, près de Locarno, 1976).

Il étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Berlin (1908) et à l'Académie de Weimar (1909). La rencontre, en 1913, de Marinetti le confirme dans sa vocation, qui sera, dès lors, celle d'un chercheur. Plastiquement, Richter est touché par le Cubisme, qui lui permet d'exécuter des œuvres d'une force indiscutable : Violoncelle (1914), Orchestre (1915). Mais, par tempérament, il se sent attiré par l'Expressionnisme, qui lui inspire une série de Portraits visionnaires (1917, Paris, M. N. A. M.), où s'affirment les vertus propres au hasard et à la spontanéité (Automne, 1917, Zurich, Kunsthaus). Alors que la revue Die Aktion lui consacre un numéro spécial, il rejoint les dadaïstes à Zurich et commence son évolution vers une peinture à tendance abstraite (Tête dada, 1918), qui repose sur la décomposition du mouvement. Il pratique une série de recherches pour trouver tous les rapports élémentaires concevables, de la ligne et de la surface, en déclinant les éléments les plus simples. C'est en 1919 qu'il réalise son premier " rouleau ", nom donné à une suite de dessins développant le même thème poursuivi à travers ses modifications dans le temps (Prélude, 1919, New Haven, Yale University, Art Gal. ; Fugue, 1920, New York, M. O. M. A.). Ses premiers films abstraits (Rythme 21) suivent ces expériences. Richter est de retour en 1920 à Berlin, où il adhère au Novembergruppe et à De Stijl, et publie la revue G avec Lissitsky. À partir de 1928, il produit d'innombrables films documentaires et de publicité ainsi que des courts métrages de caractère expérimental. Parallèlement, il écrit plusieurs livres théoriques sans dissocier les problèmes cinématographiques de ceux qui sont propres à la peinture (Film and Progress, en 1939-40 ; Dada Kunst und Anti-Kunst, en 1964). Il se réfugie en 1940 aux États-Unis et réalise en 1944 un long métrage, Dreams that Money can buy, avec Duchamp, Max Ernst, Calder, Man Ray et Fernand Léger, puis Dadascope en collaboration avec Arp, Duchamp, Raoul Hausmann, Hülsenbeck, Schwitters et Tzara. Il continue à peindre des toiles où dominent les éléments géométriques (Contrepoint en gris et rouge, 1942 ; Constellation en gris, noir et blanc, 1956), puis recherche les effets de flous obtenus par l'étalement des couleurs au couteau (Moto-rythme 7, 1960 ; Oiseau bleu, 1963). Son œuvre picturale, peu connue en Europe, a cependant fait l'objet de plusieurs expositions : à la gal. des Deux Îles à Paris (1952), à Bâle, Washington, Zurich, Hanovre et au Stedelijk Museum d'Amsterdam (1955).