Fleury Richard

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Lyon 1777  – id. 1852)

Fleury Richard fut avec Pierre Révoil le principal représentant de la peinture " troubadour ". Entré en 1789 à l'École de dessin de Lyon, il y fut l'élève d'Alexis Grognard et l'ami de Révoil. Grâce à la protection d'un riche soyeux lyonnais, il put rejoindre ce dernier à Paris dans l'atelier de David et fréquenter Granet. La visite du Musée des monuments français au couvent des Petits-Augustins lui inspira son Valentine de Milan pleurant la mort de son époux (auj. non localisé) qui déclencha l'enthousiasme au Salon de 1802. Fort de ce succès, il multiplia ce genre de petits tableaux de facture hollandisante, qui présentent des scènes tirées de l'histoire et de la littérature dans un décor d'église, de cloître ou de crypte éclairé axialement ou latéralement. Les sujets sont souvent insignifiants (le Vert-Vert, Salon de 1804, Lyon, M. B. A., montre des nonnes nourrissant un perroquet dans une galerie de couvent ; le Petit Chaperon rouge, Louvre, épisode tiré du conte de Perrault) mais doivent édifier et émouvoir en se servant de l'exemple des grands de ce monde (La Vallière carmélite, Salon de 1806, Moscou, musée Pouchkine ; la Déférence de Saint Louis pour sa mère, Salon de 1808, Arenenberg, musée Napoléon). Richard sut ainsi combiner la scène de genre et la peinture d'histoire (la Mort du prince de Talmont, musée de Brou) tout en flattant et renforçant le goût nouveau pour le Moyen Âge. Il capta une clientèle prestigieuse, souvent féminine, comme l'impératrice Joséphine et la reine Hortense (Portrait de la reine Hortense, 1813, Paris, bibl. Thiers). Rentré à Lyon en 1808, il dirigea l'École des beaux-arts (1818-1823), avant d'être évincé par Révoil, devenu son rival. Lassant par un art répétitif, atteint d'une maladie nerveuse, il cessa de peindre à partir de 1824. La peinture " troubadour ", apparemment mineure, n'en ouvrit pas moins la voie au Romantisme et à l'Historicisme.

Fleury Richard est représenté principalement au musée des Beaux-Arts de Lyon, qui a acquis son fonds, ainsi qu'à Bourg-en-Bresse (musée de Brou), Cherbourg (musée Thomas-Henry), Digne (Musée municipal), Dijon (musée Magnin), Montpellier (musée Fabre), Toulouse (musée Paul-Dupuy), Fontainebleau, Versailles, et au Louvre, ainsi qu'à l'étranger.