Alfred Rethel

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur allemand (Haus Diepenbend, près d'Aix-la-Chapelle,  1816 – Düsseldorf 1859).

Il est, de 1829 à 1837, élève de l'Académie de Düsseldorf, où il fréquente surtout l'atelier de W. von Schadow, puis en 1837 il se rend à Francfort-sur-le-Main pour y poursuivre ses études avec Philipp Veit au Städel. Inst. De 1847 à 1852, il travaille successivement à Aix-la-Chapelle, à Düsseldorf et à Dresde. En 1844 et en 1852, il séjourne en Italie. Les premières atteintes de la maladie mentale dont il devait mourir le frappent en 1852. Les fresques de l'hôtel de ville d'Aix-la-Chapelle (salle du Couronnement) représentant des scènes de l'histoire de Charlemagne peuvent être considérées comme son œuvre la plus importante (concours, 1840 ; réalisation après 1847). Il sut assimiler les influences nazaréennes et évolua vers un style personnel vigoureux et pathétique. Son œuvre comporte peu de tableaux de chevalet : l'Usine Harkort dans le château fort de Wetter (v. 1834, Duisburg, Société Demag), est un bel exemple de paysage, rare dans son œuvre. Dans ses grandes toiles (Saint Boniface, 1832, musées de Berlin ; Daniel, 1838, Francfort, S. K. I.), il excelle dans les scènes d'histoire. Après avoir péché par un côté trop théâtral issu de l'école de Düsseldorf, il dépose la monumentalité linéaire de Cornelius pour atteindre, à travers un langage sobre et expressif, une dimension tragique. En 1840, furent publiées les illustrations des Nibelungen, gravées sur bois. Inspiré par la révolution de 1848, Alfred Rethel donna, avec la maîtrise réaliste d'un chroniqueur, l'année suivante, une suite de gravures sur bois, la Danse des morts, la plus remarquable réalisation du xixe s. dans cette technique ; il contribua profondément au renouveau de cette dernière.