les Reinhold

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintres allemands.

Friedrich Philipp (Gera 1779 – Vienne 1840) se forma de 1797 à 1804 dans l'atelier de Schenau à Dresde, où il fit la connaissance de Friedrich, puis à Vienne à partir de 1811. Après un court séjour à Gera, où il exécuta des portraits, il revint à Vienne en 1813. Il entra alors en relation étroite avec le cercle nazaréen des frères Olivier. En 1816, il renonça au portrait et au tableau d'histoire en faveur du paysage et entreprit deux ans plus tard, à l'exemple des Olivier, un voyage dans la région de Berchtesgaden pour y peindre des études de paysages (le Couvent des Capucins, 1818, musée de Leipzig). Un vif sentiment religieux le fit évoluer vers un type de paysage poétisé, dans l'esprit des paysages de Koch, et qu'il peupla de figures symboliques (Paysage aux huttes de moissonneurs, 1825, Hambourg, Kunsthalle ; Paysage au ruisseau, Vienne, Österr. Gal.). On lui doit aussi des gravures réalistes de sites auxquels il associe parfois des motifs rustiques (Albertina et Hambourg, Kunsthalle).

Son frère Heinrich (Gera 1788 – Rome 1825) fréquenta l'Académie de Dresde et celle de Vienne. En 1909, Denon l'appelle à Paris, où il consacre un cycle de gravures aux campagnes de Napoléon. Ce n'est qu'à son retour à Vienne en 1814 que Reinhold, sous l'influence de Koch, s'adonne à la peinture de paysage. À l'instar des Olivier, adeptes des Nazaréens, au cercle desquels il s'est joint, il entreprend un voyage à Salzbourg et à Berchtesgaden, qui exercera une influence décisive sur sa conception du paysage. Ayant su découvrir le caractère intime d'un coin de nature, il limitera ses motifs, préférant les plans rapprochés, et traduira de façon nouvelle les effets de la lumière (le Watzmann, Berlin, N. G., et Vienne, Österr. Gal.). L'artiste, qui se rend à Rome en 1819, poursuivra ces représentations fidèles de la nature dans un grand nombre d'études à l'huile et de dessins exécutés dans la Serpentera et à Olevano ainsi qu'au cours de ses voyages en Sicile (1820) et dans la baie de Naples (1823). Schinkel acquerra en 1824 certains de ces paysages (conservés à la Kunsthalle de Hambourg). Bien que l'étude de la nature constitue la partie essentielle de l'œuvre de Reinhold, celui-ci partage l'opinion des Nazaréens et la considère non pas comme un concept pictural définitif, mais comme une étape dans la recherche des motifs, le tableau étant, lui, le résultat d'" idées intéressantes et de la composition " (lettre de 1824). La nature, à laquelle s'intègre une scène biblique, est de nouveau idéalisée. Pour saisir le processus selon lequel, de l'étude au tableau, la nature s'ordonne et l'éclairage d'un instant se cristallise, il n'est que de comparer l'étude de la Serpentera (Cologne, W. R. M.) au Paysage au bon Samaritain (Copenhague, musée Thorvaldsen).