Antonio Recalcati

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Bresso, Milan, 1938).

Si sa formation se fit à Milan (sa première exposition personnelle à la gal. Tetti date de 1957), c'est à Paris, où il se rendit ensuite, que son œuvre s'inséra dans le contexte culturel de la Nouvelle Figuration, et son influence eut alors un rôle décisif sur nombre de jeunes peintres. La figure humaine est le thème central de sa peinture : dans ses œuvres de 1958, elle apparaît comme une sorte de radiographie des corps, répétés dans une succession d'images et insérés dans une sorte de " paysage " intérieur et surréel, halluciné et dramatique. La figure humaine se transforme ensuite en " empreinte ", accroissant ainsi l'anonymat de l'image : l'Accident, 1965 ; Dans la verdure (id.). Dans les œuvres suivantes, le thème du paysage est le plus fréquent ; à travers l'expérience formelle de la peinture pop américaine, il est transformé dans le souvenir stéréotypé de l'" image-carte postale " (I Remember, 1965 ; Mer cruelle, 1967 ; Ça c'est la Havana, 1967). Membre actif de la Jeune Peinture, il participe en 1963 et 1967 à la Biennale de Paris ainsi qu'à la première exposition des " Mythologies quotidiennes " en 1964 et, l'année suivante, à celle intitulée " Figuration narrative dans l'art contemporain ". Recalcati a exécuté, en collaboration avec Aillaud et Arroyo, des travaux qui sont particulièrement significatifs de la Nouvelle Figuration : Une passion dans le désert, 1965, Paris, gal. Saint-Germain, et Vivre et laisser mourir ou la Mort tragique de Marcel Duchamp, 1963. Il a présenté à l'A. R. C. (Paris, M. A. M. de la Ville) en février 1972 une suite de toiles sur le thème d'un Intérieur américain, où la laideur banale du décor sécrète un ennui qui ne connaît qu'une seule diversion, l'érotisme. La Bohême De Chirico (Paris, gal. Mathias Fels, 1973) explicite l'énigme chiriquienne au moyen de produits alimentaires (saucisson, tête de veau), succédanés de la frustration sexuelle.

En 1977, Recalcati participe à une exposition au Centre Georges-Pompidou. Il s'intéresse au théâtre, tant pour les décors que pour les costumes. L'artiste est représenté notamment à Milan (G. A. M.).