Jean-Baptiste Marie Pierre

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1714  – id.  1789).

Élève de Natoire, il obtint le premier prix de l'Académie en 1734 et arriva à Rome en 1735, où il devait étudier pendant cinq ans la peinture italienne sous les directorats avisés de Vleughels et de J.-F. de Troy. Agréé en 1741, il allait être reçu à l'Académie l'année suivante avec son Diomède tué par Hercule et mangé par ses propres chevaux (musée de Montpellier), où il apparaît parfaitement maître de son style. Il gravit tous les échelons de la carrière officielle de peintre d'histoire, devenant en 1770 directeur de l'Académie et, à la mort de Boucher, la même année, premier peintre du roi. Sous d'Angiviller, il est le tout-puissant maître des arts, imposant sans ménagement ses conceptions artistiques. Il est cause de l'éloignement de Chardin de toute fonction officielle et des encouragements quasi exclusifs donnés officiellement à la peinture d'histoire.

Pierre fut un peintre de premier plan : ses tableaux religieux (Décollation de saint Jean-Baptiste, 1761, musée d'Avignon ; Martyre de saint Étienne, 1745, musée de Marseille), ou mythologiques (Enlèvement d'Europe, 1750, Dallas Museum of Art ; Mercure amoureux de Hersé, 1763, Louvre), ses décorations (Paris, église Saint-Roch), ses paysages (Louvre), ses scènes de genre (la Leçon de grand-mère, 1741, musée d'Auxerre, ou le Retour du marché, musée de Dijon), ses dessins (Stockholm, Nm, et Copenhague, S. M. f. K.) ses brillantes esquisses sont élégants et gracieux. Sa composition, intelligemment articulée, sa couleur, claire et volontairement plate, marquent, par rapport aux artistes de la génération précédente, un net souci de sobriété et de retenue.