groupe Panique
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Le mouvement Panique, créé en France en 1962 à partir du groupe " Burlesque ", fondé par Arrabal, ne se veut être en aucun cas un mouvement institutionnalisé : sans théorie et sans morale, il est né plutôt de la réunion amicale du dessinateur Topor (qui édite, dès 1962, 13 Dessins paniques, Verviers) et des hommes de théâtre Arrabal et Jodorowsky. Ces artistes se démarquent aussitôt du Surréalisme : " Nous ne voulions pas de hiérarchie, pas de pape, pas d'exclusion. Tout le monde peut être panique, ou ne plus l'être. Nous ne voulions pas une morale, mais toutes les morales. " Pratique de la provocation (happenings, animations), affirmation de l'individualité, pouvoir absolu du jeu comme moyen de communication et d'exorcisation, option délibérée pour la dérision et l'utopie : telles semblent être les données essentielles de l'attitude panique, déjà apparues dans l'ensemble de dessins Panic ? publié par Roland Topor (1965, San Francisco) et définies dans l'ouvrage le Panique, paru en 1973 à Paris par les soins communs de Topor, Arrabal et Jodorowsky (qui font volontiers référence à André Ruellan, à Gaston Bachelard et à l'Espagnol Baltasar Gracían).
Exposé successivement à la gal. Aurora de Genève en mai 1973 (Topor, Olinèro Olivier, Christian Zeimert) et à Paris (gal. Messidor, en juin 1974 : Topor, Zeimert, Olivier O. Olivier, Arrabal, Jodorowsky), le groupe Panique conquiert à cette date l'attention d'un large public : le film la Montagne sacrée, de Jodorowsky, est projeté au festival de Cannes, et la Planète sauvage, réalisée par une équipe tchèque d'après Topor, reçoit la même année le prix spécial du jury de Cannes.