Francisco Pacheco

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Sanlúcar de Barrameda 1564  – Séville 1644).

Orphelin très jeune, il fut élevé à Séville par son oncle le chanoine Pacheco, érudit, membre influent de l'Académie du poète Mal Lara. Après un apprentissage chez le peintre Luis Fernández et une étude approfondie de l'œuvre de Pedro de Campaña et de Luis de Vargas, il se retrouva en 1600 à la tête de l'Académie de Mal Lara.

Son style se caractérise d'abord par un " romanisme " strict qui ne peut éviter une certaine sécheresse (Apothéose d'Hercule, 1604, Casa de Pilatos, Séville). Un premier voyage à Madrid et à Tolède en 1611, la rencontre de Greco et de V. Carducho améliorent son dessin et ses coloris : l'une de ses compositions les plus ambitieuses est alors le Christ servi par les anges (musée de Castres), peint pour le monastère San Clemente en 1616. Son œuvre est essentiellement religieuse : Vie de saint Pierre Nolasque pour la Merced de Séville (1600-1611, musées de Séville, Barcelone, Bowes Museum), participation à de nombreux retables sévillans (S. Clemente, Séville). Nommé censeur des Peintures sacrées de Séville en 1618, pour l'Inquisition, il diffuse les préceptes artistiques de la Réforme tridentine. Ainsi, ses représentations de l'Immaculée Conception ont une valeur historique, car il voulut en fixer l'iconographie d'une manière stricte : Immaculée avec le portrait de Miguel Cid (cath. de Séville), Immaculée (Séville, palais épiscopal et église San Lorenzo). Saint Sébastien soigné par sainte Irène (1616, Alcalá de Guadaira, détruit en 1936) démontre une rigueur thématique dont il expose les règles dans la seconde partie de son Arte de la Pintura (publié en 1649). Ce traité, qui compile largement les théories de l'Italie au xvie s., reflète le climat intellectuel de son Académie, tout comme son Libro de Verdaderos retratos, recueil de 170 portraits dessinés d'" hommes illustres et mémorables " accompagnés de biographies (Museo Lázaro Galdiano, Madrid, 1re publ. 1886, 2e publ. 1983). Ces dessins confirment son talent de portraitiste, attesté par certaines peintures : couple de Donateurs (musée de Séville), Gentilhomme (musée de Williamston). En 1624-1626, il séjourna à Madrid auprès de son gendre Velázquez, mais, malgré son désir, il ne fut pas nommé peintre du roi.

Respecté de tous pour sa vaste culture comme pour ses qualités humaines, trait d'union entre artistes, poètes et érudits, il fut surtout l'excellent maître de jeunes artistes, Alonso Cano, Herrera et, surtout, Velázquez, dont il sut découvrir et encourager le génie.