Kenneth Noland

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre américain (Asheville, Caroline du Nord, 1924).

Élève d'Albers au Black Mountain College, puis d'Ossip Zadkine à Paris en 1948-49, il enseigne ensuite à l'Institute of Contemporary Art et à la Catholic University de Washington avant de s'installer à New York, en 1961. C'est vers la fin des années 50 que Noland, avec Gottlieb et Morris Louis notamment, en réaction contre l'Expressionnisme abstrait, met l'accent sur le rôle de la couleur pure. À cette fin, il refuse l'espace illusionniste et s'attache surtout à une application rigoureusement égale de la couleur sur la toile : pas de texture apparente, pas de variations d'intensité, seulement l'interaction de la couleur telle que l'élève d'Albers la propose avec ses cercles concentriques (Sans titre, 1960, Cologne, Museum Ludwig ; Provence, 1960, id. ; Prune, Chicago, Art. Inst.). Donnant la préférence aux peintures acryliques et à leur application au rouleau, il cherche à réduire au minimum l'imperfection et surtout la " personnalisation " de ses toiles. Après les bandes de couleurs parallèles, Noland peint en chevrons des bandes de couleurs adjacentes en laissant intacte la majeure partie de la toile (Bend Sinister, 1964). Il marque ainsi le caractère essentiellement optique de la composition, tout en mettant en évidence l'arbitraire que constitue le champ de la toile. Dans le même esprit, il laisse la forme et la taille (souvent considérable) du tableau dicter aux couleurs leur structure : alignement oblique des bandes sur un support en losange (Par transit, 1966 ; Pend, 1975, musée de Grenoble) ou bandes parcourant sur toute sa longueur la toile (New Day, 1967, Chicago, Art Inst.). Ainsi Noland exclut-il la lecture traditionnelle figure-fond en même temps qu'il affirme la dépendance de la peinture à l'égard de son support. Kenneth Noland, tout en s'en tenant à l'usage de tracés géométriques, a transformé sa technique, notamment par le travail de la matière en épaisseur. Il est représenté dans les musées américains (Buffalo, Albright-Knox Art Gal. : Yellow Half, 1963 ; Wild Indigo, 1967 ; Cambridge, Mass., Fogg Art Museum ; Detroit, Inst. of Art ; New York, Whitney Museum : Song, 1958) et européens (Paris, M. N. A. M. : First, 1958 ; Bâle, K. M. : Winter Sun, 1962).