Aurelie Nemours

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1910-Paris 2005).

Après un long apprentissage qui la conduit successivement à l'École du Louvre puis, de 1937 à 1949, dans les ateliers de Paul Colin, André Lhote et Fernand Léger, elle va se révéler l'un des peintres abstraits de tendance géométrique les plus marquants de sa génération. Exposant dès 1949 au Salon des réalités nouvelles, remarquée par Herbin, elle s'affirme véritablement au moment de sa première exposition personnelle à la gal. Colette Allendy, en 1953, où elle présente sa première œuvre majeure, les Trois Personnages (1952-53), un assemblage de carrés concentriques disposés dans le plan en trois registres verticaux parallèles et peints de couleurs en aplats. Elle découvre enfin Mondrian grâce à Michel Seuphor. Dès lors, son travail est conduit à travers des séries : celle des Demeures, réalisée au pastel, où dominent le noir et blanc et qu'elle poursuit jusqu'en 1959, celle des Pierres angulaires à partir de 1956, des Échiquiers à partir de 1960, des Croix ou, plus récemment, des recherches sur le nombre et l'illimité avec les Sériels. Son œuvre reste fondé sur l'utilisation d'une grille orthogonale et d'un champ pictural partagé en divisions régulières, les couleurs, posées en aplats, pouvant être vives et produire par contraste des effets cinétiques, jouer de teintes assourdies ou se restreindre au seul noir et blanc. Elle a simplifié de plus en plus son langage au point d'aboutir aujourd'hui à des toiles monochromes qui témoignent de la conséquence de sa recherche et font de son œuvre l'équivalent français de bien des propositions du Hard Edge américain, d'Ad Reinhardt à Al Held (Polyptyque Polychrome, 1990). Aurelie Nemours est représentée dans différents musées et dans des coll. publiques et privées et tout particulièrement au musée de Grenoble qui bénéficie de la part de l'artiste d'un don de 24 pastels en 1992. Une importante rétrospective lui a été consacrée Ludwigshefen, Wilhelm Hack Museum ; Ingolstadt, Museum fur Konkret Kunst) en 1995-1996. On doit à Aurelie Nemours divers ouvrages du recueil, Midi la lune (1950) à Oscillatoire (1991). Après sa première rétrospective importante (Reutlingen, fondation pour l'art concret, 1980) ; elle a reçu commande d'une peinture monumentale pour la Cité de la musique à Paris, construite par C. de Portzamparc. À la fin des années 80 les formes s'inscrivent de manière aléatoire sur la toile et se substituent aux monochromes, créant dans chaque œuvre une tension et une force nouvelles (N + H 929, 1992). Elle a reçu en France, en 1994, le Grand Prix national de la peinture.