Charles Méryon

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Graveur français (Paris 1821  – Charenton 1868).

Après avoir commencé une carrière d'officier de marine, il se consacre en 1848 uniquement à la gravure, le souvenir de ses voyages constituant une source d'inspiration importante dans son œuvre. Après une formation à Toulon, auprès du peintre Cordouan, entre 1839 et 1841, puis en 1846 chez C.F. Phélippes, un élève de David, il apprend la technique de la gravure chez l'aquafortiste Bléry, de 1849 à 1850, et copie les maîtres hollandais du xviie s., et surtout Zeeman, d'après lequel il grave sa première série d'Eaux-fortes sur Paris (1850-1855) ; il en expose la première planche, le Petit Pont, au Salon de 1850. En 1857, il achève une Vue de San Francisco, panorama qu'il exécute d'après cinq daguerréotypes. Entre 1860 et 1863, il réalise des Vues de l'Océanie, ainsi que des copies de vues de Paris des xviie et xviiie s. (l'Ancien Louvre d'après une peinture de Zeeman, 1866). Ses gravures se caractérisent par une composition fondée sur un jeu rigoureux de lignes entrecroisées et une suggestion dramatique de la lumière par des contrastes de valeurs audacieux ; l'aspect visionnaire de son œuvre séduit Baudelaire, qui écrit sur Méryon dès 1859, dans son compte rendu du Salon. L'artiste meurt atteint d'une maladie mentale, interné à l'hospice de Charenton ; il laisse une œuvre importante de gravures et de dessins, conservée en grande partie à Londres (British Museum) et à Paris (B. N.).