Louis Moilliet
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre, aquarelliste et peintre verrier suisse (Berne 1880 – Vevey 1962).
Il fut l'élève de Fritz Mackensen à Worpswede, puis celui de Hans Olde à Weimar. En 1904, il s'inscrivit aux cours du comte Léopold de Kalckreuth à l'Académie de Stuttgart. Son amitié avec Klee, qu'il connut au lycée de Berne, dura de 1903 jusqu'à la fin de sa vie et eut une influence sur son développement. Ensemble, ces deux artistes exécutèrent des dessins allégoriques et satiriques, interprétant des figures du Jour de Hodler (musée de Berne). De 1906 à 1907, Moilliet réalise sa première commande en Allemagne en décorant les " Hallen " de Pfullingen sous la direction d'Adolf Hölzel. En 1911-12, il accompagne Klee à Munich et fait la connaissance de Kandinsky et de Marc. L'année suivante, il participe au Salon d'automne à Berlin et peint avec August Macke Berliner Variété (1913, musée de Berne). En 1914, il entreprend avec Klee et Macke le fameux voyage en Tunisie. Le paysage méditerranéen, qu'il a déjà découvert lors d'un premier séjour en 1907-1909, l'impressionne vivement par sa luminosité. L'artiste emploie une gamme de tons plus chauds, et ses tableaux s'articulent en formes vibrantes de lumière et de couleurs contrastées, où s'établissent des rapports harmonieux entre les paysages, les personnages et les surfaces abstraites (Au cirque, 1914-15, Bâle, Kunstmuseum). En 1917, il abandonne la peinture à l'huile pour l'aquarelle, et son style se rapproche de l'Orphisme poétique hérité de Macke et des Delaunay (Hammamet, 1929, aquarelle). De 1915 à la fin de sa vie, son activité artistique est partagée entre des voyages successifs en Méditerranée (Maroc, 1921-1923 : Ville marocaine ; Majorque, 1926 ; Tunis, 1928 ; Espagne, 1930-1935) et des commandes de vitraux pour des églises suisses (Lucerne, Lakaskirche ; Winterthur, Zwinglikirche). Moilliet poursuit à travers la peinture sur verre ses recherches faites à l'aquarelle : la transparence de la matière et la fluidité des couleurs sublimées par la lumière. Il est représenté surtout dans les musées suisses, à Bâle, à Berne, à Winterthur (fondation Oskar Reinhart) et dans des coll. part.