Paula Modersohn-Becker

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Dresde 1876  – Worpswede 1907).

Elle fréquenta successivement de 1892 à 1897 les écoles d'art de Brême, de Londres et de Berlin, et connut l'œuvre de Munch et Klinger. Elle fit un premier séjour à Worpswede en 1898, où elle épousa en 1901 le peintre Otto Modersohn. De nombreux voyages à Paris (elle découvre Cézanne) lui permirent de se dégager du réalisme symbolique que l'on pratiquait à Worpswede (la Jeune Malade, 1901, musée de Münster) ; en 1903, elle visita M. Denis, E. Vuillard et P. Bonnard ; elle s'orienta dans les deux dernières années de sa courte carrière, sous l'influence notamment de Gauguin, vers un style que distingue la sobriété de la mise en page et de la couleur, au service d'une expression retenue et méditative (Autoportrait au camélia, 1907, Essen, M. F.). Par ce qu'elle appelle la " grande simplicité de la forme ", elle atteint une certaine grandeur, et même une monumentalité protocubiste (Mère et enfant, 1906, Brême, Roselias Haus und Paula Modersohn-Becker Haus). Les aspects de son art la rapprochent parfois de Die Brücke : les thèmes de l'enfant, de la maternité, de la vieillesse reviennent souvent dans son œuvre. L'artiste est représentée dans les musées allemands, à Mannheim (Fillette au collier vert, v. 1904), à la Staatsgal. de Stuttgart (l'Enfant dans le bois de bouleaux, 1904), à la K. de Hambourg (Vieille Paysanne, 1903 ; Portrait de Clara Rilke-Westhoff, 1905), à la K. de Brême (Petit Paysan assis sur une chaise, 1905). Rainer Maria Rilke composa à l'occasion de sa mort Requiem pour une amie. Le sculpteur et architecte Hoetger, admirateur et collectionneur de son œuvre, fit don d'un ensemble important à la ville de Brême.