Joaquín Mir

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Barcelone 1875 id. 1941).

L'un des paysagistes les plus originaux de l'école catalane au début de notre siècle, il fut aussi l'un des rares à n'avoir pas complété sa formation à Paris. Rebelle à l'enseignement de l'École des beaux-arts de Barcelone, il n'obtint jamais la pension à Rome qu'il ambitionnait et dut gagner d'abord sa vie comme courtier en mercerie. Les influences qui l'aidèrent à trouver sa voie furent celle de Velázquez, sa grande admiration, dont les paysages l'orientèrent vers une sorte d'Impressionnisme spontané. Ses premières œuvres sont des dessins au fusain, représentation de scènes barcelonaises et destinées à la revue l'Esquella de la Torratxa. En 1902, ce sont la découverte de Majorque et la rencontre dans l'île d'un peintre belge, Degouve de Nuncques, dont la technique et les idées l'inspirent. Peintre instinctif et ingénu qui fut appelé le " faune de la peinture catalane ", Mir s'adonna à un lyrisme " cosmique " où des formes agrandies et simplifiées — trop souvent aussi amollies — de paysages méditerranéens aux tons rutilants et arbitraires se fondent dans une lumière éclatante : on peut le rapprocher à cet égard de son compatriote Anglada, mais Mir demeura exclusivement paysagiste. Il conquit une renommée tardive, un peu dépassée aujourd'hui, ce qu'expliquent la monotonie et le caractère " élémentaire " de son art. Le M. A. C. de Barcelone possède une vingtaine de toiles caractéristiques, et d'autres sont exposées au Prado (salles du Casón) : Chêne et vaches, le Jardin et l'ermitage, les Eaux de Mogueda. Ses œuvres sont aussi présentes dans les musées de Montserrat, Madrid et Montevideo.