Henri Michaux

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Poète et peintre français d'origine belge (Namur 1899  – Paris 1984).

Poète avant tout, Michaux le demeure dans son activité de peintre, par laquelle il cherche à exprimer, autrement que par des mots, l'" espace du dedans ". En 1925, il découvre De Chirico, Ernst et surtout Klee, qui influence ses premières gouaches sur fond noir ou bleu. Sa production plastique, régulière et abondante à partir de 1937, s'achemine ensuite vers des aquarelles, des gouaches, des huiles, où le dessin se détache sur de grandes taches confuses (1940-1944). En 1948, une poussée expressionniste fait éclater dans son art une véhémence qu'il n'avait jamais connue (Figure jaune, Personnage sur fond sépia, 1948, Paris, M. N. A. M.). Elle se prolonge, à partir de 1950, dans ses taches d'encre et dans ses dessins exécutés sous l'effet de la mescaline (1956-1960). Ce qui caractérise avant tout l'œuvre graphique de Michaux, où le dessin apparaît comme une autre forme de l'écriture, c'est la place qu'y tient le signe : graffiti nerveux ou idéogrammes proches de la calligraphie orientale. Il publia plusieurs textes sur son activité de dessinateur et de peintre et notamment Émergences – Résurgences (Skira, Genève, 1972). Les œuvres de Michaux figurent dans des coll. part. et des galeries (surtout le Point cardinal à Paris). Le M. N. A. M. de Paris en possède un important ensemble, considérablement enrichi, en 1976, par le fonds D. B. C. Un autre ensemble considérable de dessins, rassemblés par son ami Asger Jorn, se trouve au musée de Silkeborg, Danemark. Le M. N. A. M. de Paris organisa une exposition rétrospective de son œuvre en 1978. Une nouvelle rétrospective Michaux a été présentée (Genève, musée Rath) en 1994.