Édouard Léon Théodore Mesens

dit E.L.T. Mesens

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste et écrivain belge (Bruxelles 1903  – id. 1971).

Après avoir envisagé une carrière musicale durant laquelle, entre 1920 et 1923, il met en musique des textes de Benjamin Péret et de Philippe Soupault, il découvre l'œuvre de Giorgio De Chirico en compagnie de René Magritte, qu'il connaît depuis l'âge de dix-sept ans, ce qui le conduit à abandonner son projet au profit d'une carrière d'écrivain et de plasticien. Il réalise ses premiers collages et dessins à partir de 1924, juxtaposant, à la manière de Max Ernst, des objets en noir et blanc formant des constructions étranges et inquiétantes (Projet de monument aux suicidés de tous les temps, 1925) ou utilisant des éléments découpés se superposant à des rayographes. Parallèlement, il consacre une grande activité à l'organisation du Surréalisme en Belgique avec René Magritte, Marcel Lecomte et Paul Nougé.

Après avoir travaillé dans des galeries bruxelloises (gal. l'Époque), il prépare, en tant que secrétaire du palais des Beaux-Arts de Bruxelles, durant sept ans, l'exposition Minotaure en 1934, puis travaille avec André Breton à l'organisation de la seconde Exposition internationale du Surréalisme à Londres en 1936. C'est dans cette ville, où il réside à partir de 1938, qu'il devient directeur de la London Gallery ; il y présente Magritte et Delvaux et fonde la revue London Bulletin.

À partir de 1954, Mesens développe son œuvre de " collagiste ", utilisant des collages de lettres (Au bord des mots, 1956, Bruxelles, M. R. B. A.), créant des personnages, réemployant des éléments surréalistes tels le gant ou la main (le Bal masqué, 1970), série d'œuvres où l'influence de Max Ernst, de Kurt Schwitters ou de Picabia est loin d'être négligeable. Après une première exposition personnelle en 1958 (Paris, gal. Furstemberg), son œuvre sera régulièrement présentée dans des galeries (Milan, gal. del Naviglio, 1960 et 1965) ou d'autres institutions (Bruxelles, palais des Beaux-Arts, 1959 ; Knokke-le-Zoute, Casino, 1963).