Maître de la Crucifixion de Colmar

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre alsacien (actif v.  1400 dans le Rhin supérieur).

L'artiste doit son nom à un panneau représentant la Crucifixion (v. 1400), conservé au musée d'Unterlinden de Colmar. Ce tableau, provenant de la collégiale Saint-Martin, est tributaire de l'art de cour parisien de la fin du xive s. Le geste de douleur si éloquent de saint Jean ou de Marie-Madeleine est un emprunt à l'enluminure française d'un motif d'origine italienne. L'influence occidentale se fait jour également dans le modernisme du riche costume du centurion et de son escorte, d'esprit bourguignon. La Crucifixion de Colmar est le premier panneau conservé où se manifeste le " style doux " en vogue dans le Rhin supérieur et qu'illustre également, quelques années plus tard, le Jardinet du Paradis (Francfort, Städel. Inst.). Cette peinture vibre cependant d'une émotion qui est absente de la scène de Francfort et illustre, de ce fait, une tendance quelque peu différente. On ne retrouve en effet, dans la sereine représentation du Jardinet du Paradis, ni les contrastes sur lesquels repose la composition colmarienne ni l'animation des figures au drapé impétueux et aux gestes pathétiques.

Lilli Fischel (1950) a localisé l'activité de ce peintre à Strasbourg, important centre artistique à la fin du Moyen Âge.