Maître de l'Observance
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre italien (actif à Sienne entre 1420 et 1440).
Cette personnalité, qui compte parmi les plus remarquables de la peinture siennoise, a pris de l'importance à la suite d'une révision du catalogue des œuvres attribuées pendant longtemps à Sassetta. En effet, certaines de ces œuvres présentent des caractéristiques trop gothiques pour être de sa main (Longhi, Graziani) et annoncent la manière de Sano di Pietro. Des contributions récentes ont proposé de reprendre l'ancienne hypothèse de l'identification du maître avec Sano di Pietro lui-même durant sa première période, la plus inventive. Aujourd'hui, les critiques sont de plus en plus partagés, mais la plupart estiment encore que l'ensemble des œuvres énumérées par Longhi sont bien en fait de la main du Maître de l'Observance, distinct de Sano di Pietro. Dans ce catalogue, une importance particulière est accordée : au triptyque représentant la Vierge entre saint Ambroise et saint Jérôme (Sienne, église de l'Observance), de 1436, dont la prédelle subsiste encore (Scènes de la vie de saint Jérôme, Sienne, P. N.) ; au triptyque de la Naissance de la Vierge (autref. dans la collégiale d'Asciano, puis au musée) et à sa prédelle (musée de Dijon : Settignano [Florence], fondation Berenson) ; au polyptyque dédié à saint Antoine abbé, dont les panneaux représentant des Scènes de la vie du saint sont dispersés dans différents musées (1 à Berlin, 4 à la N. G. de Washington, 2 à la Yale University Art Gallery de New Haven, 1 au Metropolitan Museum, New York). Le centre du retable a été identifié à tort avec un Saint Antoine abbé du Louvre.
Toujours de ce maître, on doit mentionner les panneaux de la prédelle d'un polyptyque perdu : la Flagellation (Vatican), la Montée au Calvaire (Philadelphie, Museum of Art, coll. Johnson), la Résurrection (Detroit, Inst. of Art), la Descente dans les limbes (Cambridge, Mass., Fogg Art Museum) et le Calvaire (musée de Kiev). La personnalité profonde et délicate qui émane de ces tableaux et rappelle Masolino — surtout celui des délicieuses et célèbres Scènes de la vie de saint Antoine, fables candides, issues d'un esprit encore médiéval — justifie le cas que l'on fait de cet artiste. Il faut souligner l'importance historique de l'apparition de ces œuvres à Sienne aux alentours de 1430 après le passage de Gentile da Fabriano, tandis que domine Sassetta et que se manifestent les premières tendances émergeant de la Renaissance florentine avec Domenico di Bartolo et Vecchietta.