Maître de Santa Cecilia

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (actif à Florence à la fin du xiiie s. et dans le premier quart du xive

s.). Il est ainsi nommé d'après un tableau d'autel représentant Sainte Cécile et des scènes de sa vie (Offices), attribué par Vasari à Cimabue mais restitué par Cavalcaselle à un maître anonyme giottesque. Les historiens sont d'accord pour rattacher à cette œuvre le retable représentant Sainte Marguerite et des scènes de sa vie ainsi que celui qui représente la Vierge avec l'Enfant, conservés dans l'église de Santa Margherita à Montici, près de Florence. En dehors de ces trois œuvres, le catalogue du peintre s'étend, selon certains critiques, jusqu'à comprendre les fresques de la Vie de saint François de l'église supérieure d'Assise, qui seraient ainsi enlevées à Giotto ; pour d'autres, il se limite aux trois dernières scènes de ce même cycle. En réalité, le problème de la participation de ce maître au cycle d'Assise et, par conséquent, de ses rapports plus ou moins étroits avec Giotto, est fondamental pour la définition de son style. Quelques historiens, en effet, nient sa culture giottesque et affirment que l'artiste est d'origine romaine, alors que, récemment, il a été proposé d'exclure le Maître de Santa Cecilia de toute participation au cycle d'Assise. En tout cas, le giottisme que l'on constate dans le tableau des Offices, exécuté certainement av. 1304, mais pas avant les fresques d'Assise, ne semble pas atteindre l'évolution de ces dernières au point d'éliminer toute perplexité. Le style de ce maître a été défini à la fois lyrique et mystique, indépendant du goût monumental giottesque. Il est certain qu'un courant giottesque de tendance hétérodoxe remonte, à Florence pendant les toutes premières années du xive s., à ce maître qui se distingue par une accentuation des tendances gothiques et par la délicatesse de ses choix chromatiques.