Robert Malaval
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Artiste français (Nice 1937 – Paris 1980).
Peintre, dessinateur, écrivain, empreint de culture rock, Malaval a créé un œuvre prolixe et constamment renouvelé pour — selon ses propres termes — " échapper à l'ennui de la répétition ". Il séjourne deux ans à Paris, en 1957-58, puis retourne dans la région de Nice, où il invente, en 1961, l'" aliment blanc ". Cette matière informelle, fabriquée avec du papier mâché encollé et peint en blanc à l'huile, envahit mobilier, sculptures et objets. Sécrétion parasitaire et monstrueuse, l'" aliment blanc " est la métaphore d'un mal proliférant et inévitable. Malaval semble calmer son obsession à travers un retour à la peinture dont témoignent les séries des tableaux roses et mauves (1967-68), roses, blancs, mauves (1969), qui sont proches d'une esthétique pop. Son intérêt pour le rock le conduit à la réalisation, entre 1970 et 1973, d'un livre concernant les Rolling Stones, comportant photographies et traductions des chansons. Sa curiosité pour différents médias l'amène à développer de nombreuses recherches entre l'image et le son. Fasciné par les thèmes de fin du monde et frappé par l'exigence d'une création dans l'urgence, Malaval peint ses derniers tableaux : " Kamikaze fin du monde " (1977-1980). D'une facture très gestuelle, exécutées avec la plus grande rapidité, ces toiles, auxquelles l'artiste mêle des paillettes, sont des sortes d'illuminations, des feux d'artifice qui consacrent la peinture comme une cérémonie festive et tragique à la fois. Malaval s'est donné la mort en 1980. Après une exposition à l'A. R. C. (Paris, 1981), ses œuvres ont été montrées (Bourges, Nevers, Le Creusot) en 1994.