Józef Tadeusz Makowski

(connu en France sous le nom de Tadé Makowski)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre polonais (Oświècim [Auschwitz] 1882  – Paris  1932).

En 1902, il étudie la philosophie à l'université des Jagellons à Cracovie et fréquente, de 1903 à 1908, l'Académie des beaux-arts de cette ville. En 1909, il vient à Paris, où il restera jusqu'à la fin de sa vie. Il est influencé d'abord par Puvis de Chavannes, puis par le Cubisme. Vers 1910, il se lie d'amitié avec Le Fauconnier ; c'est dans son atelier qu'il rencontre les " cubistes de Montparnasse " (Gleizes, Metzinger, Léger, Archipenko, les Hollandais — Conrad Kickert, Mondrian, Alma) ainsi qu'Apollinaire et les poètes de l'abbaye de Créteil (Duhamel, Castiaux, Jules Romains, Arcos). En 1913, il expose ses toiles cubistes au Salon des indépendants.

Vers 1914, il effectue un retour décidé à la nature après avoir longtemps séjourné à Doëlan (Bretagne), où il se rend chez son ami, le peintre polonais Wladyslaw Slewiński. La Bretagne, où il retournera à plusieurs reprises, lui inspire une série de paysages d'un réalisme naïf. Dans le même esprit, l'artiste peint en Auvergne (1922) une toile considérée comme la plus importante de cette période : Concert d'enfants (musée de Varsovie). En 1923, il fréquente un groupe de peintres, qui comprend Gromaire, Dubreuil, Goërg, Per Krogh et Pascin, avec lesquels il expose à la gal. Berthe Weill, où il se manifeste seul en 1927 et en 1928.

Son style est une synthèse originale d'éléments tirés du Cubisme, de la peinture hollandaise et flamande, du Douanier Rousseau et surtout du folklore polonais. Les enfants servent souvent de motif à l'artiste. Dans ce microcosme pictural, celui-ci exprime joies et peines, rythme de l'existence quotidienne, au moyen de petites marionnettes enfantines, vêtues de costumes très simples soulignant la forme géométrique du corps et coiffées de capuchons pointus. Ses personnages, déguisés et masqués, prennent part aux scènes de bal, de carnaval, aux mascarades. Ces masques lui permettent de différencier dans son théâtre " dei piccoli " les caractères et les ambiances (la Pêche, 1925, musée de Grenoble).

Parmi les toiles représentant les adultes, citons surtout un groupe de tableaux d'allure plus monumentale, représentant des types comme le Pêcheur, le Chasseur, le Boulanger, l'Avare et, le plus connu, le Sabotier (1930, musée de Varsovie). Makowski a laissé au moins 600 toiles et quelques milliers de dessins, d'aquarelles et de gravures. Il a illustré de bois gravés le livre de Tytus Czyzewski, Pastoralki, publié à Paris en 1925. Plus de la moitié de son œuvre se trouve au musée de Varsovie ; le reste est réparti entre les musées de Paris (M. N. A. M.), de La Haye, de Prague, de Copenhague et dans des coll. part. Après sa mort, ses amis français et polonais ont fondé la Société des amis de Tadé Makowski, dont Gromaire fut le président.