Margaret Macdonald

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

(Tipton, près de Wolverhampton, 1865  – Chelsea 1933)

 ; Frances (1874-1921), dessinatrices, illustratrices et décoratrices britanniques. Leur famille, d'origine écossaise, se fixa à Glasgow en 1890 et toutes deux étudièrent à la Glasgow School of Arts, où le directeur, Francis Newbery, donnait une importance particulière au dessin et aux arts décoratifs. Elles exécutèrent ainsi en collaboration des ouvrages en métal, ouvrant un studio en 1896, où elles travaillèrent ensemble jusqu'au mariage de Frances (illustrations pour The Christmas Story, 1896, et The Defense of Guinevere and Other Poems de W. Morris en 1896-97). Toutes deux n'en suivaient pas moins des voies parfois différentes : Margaret fit ainsi durant cette période des aquarelles sur des thèmes symbolistes, comme Summer, projet de vitrail, 1893-94 (Glasgow University, Mackintosh Coll.) ou The Fifth of November, (Glasgow School of Art), qui fut reproduit dans The Magazine (nov. 1894), publication où les deux sœurs et Mackintosh collaborèrent souvent. Frances, de son côté, exécuta notamment, v. 1893-94, un grand projet de décoration murale, Crucifixion et Ascension (Glasgow University, Mackintosh Coll.). Son aquarelle A Pond (1894, Glasgow School of Art) montre une étonnante alliance d'éléments végétaux presque humanisés et de longues figures nues, dont les membres ont la maigreur de tiges ; les motifs sont cernés d'un trait aux sinuosités élégantes et sophistiquées, colorées de teintes plates, généralement très claires. Les deux sœurs avaient rencontré dans leurs études (1894) Charles Rennie Mackintosh (1868-1928) et Herbert MacNair (1868-1915). Elles fondèrent avec eux le groupe des Quatre, promoteur de ce qui allait être le style de Glasgow, Frances épousant MacNair (1899) et Margaret Mackintosh (1900). Leur activité s'orienta alors franchement vers les arts décoratifs. Margaret collabora étroitement avec son mari, l'influençant fortement par son style graphique, dont les sinuosités de plus en plus abstraites se retrouvent, par exemple, dans le panneau décoratif du Willow Tea-Room, à Glasgow, en 1904. Ils exposèrent ensemble avec succès à la Sécession de Vienne (1900) et à Turin (1902). Ils fermèrent leur agence de Glasgow en 1914, s'établissant à Chelsea, où leur cercle compta parmi ses membres A. John, J. Pryde ou G.B. Shaw, puis en France, en Provence et dans les Pyrénées (1923-1927), Margaret revenant en Angleterre après la mort de son mari. Frances travailla de même avec le sien, créant ainsi meubles, objets d'arts et vitraux. Elle devint en 1907 professeur à l'école des Beaux-Arts de Glasgow. C'est dans les collections de cette ville, à laquelle les deux sœurs furent intimement liées, que l'on peut aborder au mieux leur œuvre et celui de leurs époux, œuvre essentiel pour comprendre les développements de l'Art nouveau et sa suite en Grande-Bretagne au tournant du xxe s.