Stanton Van Vranken, dit Stanton Macdonald-Wright

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre américain (Charlottesville, Virginie, 1890  – Pacific Palisades, Californie, 1973).

Après des études en Californie, il se rend à Paris en 1907 et il s'inscrit à l'académie Julian, à l'école des beaux-arts et à l'académie Colarossi, ainsi qu'à la Sorbonne. Mais sa véritable formation se fait en fréquentant le Salon des indépendants et le Salon d'automne : comme les nombreux artistes américains de Paris, il peut y voir des rétrospectives de Van Gogh, de Cézanne et surtout des toiles de Matisse et des fauves. Il fait la connaissance des Stein et découvre le Cubisme et l'œuvre des Delaunay.

En 1912, sa rencontre avec son compatriote Morgan Russell est décisive. Attirés tous deux par les problèmes de la couleur formulés par le Néo-Impressionnisme, ils étudient et appliquent bientôt les principes découverts par les physiciens Chevreul, Helmholtz et Rood. C'est ainsi que naît le Synchromisme (du nom d'une toile de Russell), dont les deux peintres formulent le programme lors du Neuer Kunstsalon de Munich en juin 1913. La même année, des toiles synchromistes sont présentées à l'Armory Show de New York, ainsi qu'à la gal. Bernheim-Jeune de Paris. Si le Synchromisme est alors qualifié de " vaguement orphiste " par Apollinaire, c'est sans doute parce que la vue des expériences de Delaunay accélère l'évolution de Russell et de MacDonald-Wright. Celui-ci rentre aux États-Unis en 1913, revient en 1914 puis s'installe à Londres de 1914 à 1916. En 1914, il abandonne les études de personnages et les natures mortes pour composer ses premières toiles abstraites, où cercles et portions de cercles colorés sont disposés " scientifiquement ", selon les lois des couleurs complémentaires, par paires et triades " harmonisantes " : Synchromie (1913) ; Abstraction à partir du spectre, Disposition 5 (1914, Des Moines Art Center, Iowa). Le Synchromisme connaît un certain succès aux États-Unis lorsque Frost, de retour d'Europe, entreprend d'en propager les principes à l'occasion de l'exposition de MacDonald-Wright à la Carroll Gal. (New York, 1914). À son retour à New York en 1916, MacDonald-Wright participe à l'exposition du Forum à l'Anderson Gal., puis en 1917 chez Alfred Stieglitz ; l'espace de ses toiles s'organise alors en plans superposés, tandis que les tons employés deviennent plus transparents (Oriental. Synchromie en bleu-vert, 1918, New York, Whitney Museum). Mais, comme Hartley, O'Keeffe et bien d'autres, il abandonne bientôt l'Abstraction devant la crise du " modernisme ". En 1953, après avoir longtemps enseigné à l'université de Californie à Los Angeles, il revient pourtant au Synchromisme (Chant de victoire, 1955). Une importante rétrospective a été organisée en 1956 par le County Museum of Art de Los Angeles.