Markus Lüpertz

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Liberec 1941).

En 1956, Lüpertz suit des études de peinture à l'école des Arts appliqués de Krefeld dans la classe de Laurens Goossens. Après une interruption de un an, il entre à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf. Se rendant en 1962 à Berlin pour échapper au service militaire, il réalise ses premiers dithyrambes et leur consacre un manifeste en 1966. En 1964, l'artiste est cofondateur de la galerie Gro\Sgörschen avec K. H. Hödicke, Bernd Kokerling et Lampertz Maria Wintersberger. Après une première phase formelle (Traces, 1966, Berlin, coll. part.) qui privilégie le contraste entre perspective et volume, Lüpertz s'empare dès 1969, par provocation, de sujets qui renvoient au passé récent et encore tabou de l'Allemagne : casques en acier, casquettes d'officier, équipement militaire (Apocalypse, triptyque, 1972, New York, galerie M. Boone –M. Werner, et Sujet allemand, 1972, Berlin, coll. Dr H. H. Stober). Loin de glorifier ces reliques, le peintre les représente à l'abandon, condamnées bientôt à disparaître. Il s'empare du motif, le répète à l'envi, l'exorcise en quelque sorte pour ne plus laisser apparaître que sa valeur formelle. À partir de 1975, à travers la série des " paysages urbains " (Babylon, 1975 ; Lüpolis, 1975) et les " peintures de style " (1977), il cherche à donner une interprétation figurative aux formes abstraites. En 1980, la série " Alice au pays des merveilles " affirme l'autonomie de la peinture par rapport à l'écriture. À son activité de peintre, Lüpertz ajoute aussi celle de poète depuis 1975 et celle de sculpteur depuis 1981. Après avoir été nommé professeur en 1974 à l'Académie des arts plastiques de Karlsruhe, il enseigne depuis 1984 à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf où une exposition lui a été consacrée (Kunstsammlung Nordrhein – Westfalen) en 1996.