Giovanni Battista Langetti

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Gênes 1625 ? – Venise 1676).

Langetti doit à sa formation génoise le goût de la couleur, acquis au contact de Castiglione, de De Ferrari et de Strozzi. Après un bref séjour à Rome, à l'école de Pierre de Cortone, il s'installa v. 1650 à Venise, où il termina son éducation dans l'atelier du Génois G. F. Cassana. Surtout influencé par le naturalisme caravagesque de Ribera, qu'il connut par l'intermédiaire de Luca Giordano, son meilleur propagandiste (sans doute à Venise entre 1650 et 1654), il garde cependant son originalité dans sa touche, riche et grasse, et dans son chromatisme, encore renforcé au contact de Tintoret, surtout sensible dans certaines œuvres de ses débuts à Venise, telles que le Bon Samaritain (musée de Lyon). Sa production est abondante et comprend surtout des toiles mythologiques ou sacrées, qui groupent, dramatiquement, en gros plan dans un espace compact, des personnages herculéens, dont la musculature puissante est soulignée avec une force souvent ostentatoire. Parmi ses œuvres les plus caractéristiques, on peut citer la Crucifixion de l'église de la Teresa (1664, auj. à Venise, Ca' Rezzonico), la Vision de saint Jérôme (musée de Cleveland), Apollon et Marsyas (Dresde, Gg), Hercule (Vienne, K. M.) ou le Mercure et Argus (Gênes, Gal. di Palazzo Bianco). À Venise, qui épuisait l'héritage du xvie s., Langetti eut un rôle important dans la seconde moitié du xviie s. ; il donna naissance à un courant naturaliste violent et ribéresque qui n'exclut pas les influences de Strozzi ou de Rubens, attirant dans son orbite des artistes tels que l'Allemand Johan Carl Loth, Antonio Zanchi, Francesco Rosa, Andrea Celesti à ses débuts ; par la robustesse de ses formes, il annonçait parfois Piazzetta et la peinture vénitienne du commencement du xviiie s.