Kumi Sugaï
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre, graveur et sculpteur japonais (Kobe, 1919-id. 1996).
Après une brève formation à l'école des Beaux-Arts d'Osaka, où il découvre à la fois la peinture calligraphique vernaculaire et les courants occidentaux, Kumi Sugaï commence par une carrière de dessinateur dans une agence commerciale. Sa rencontre avec l'œuvre de Miŕo et celle de Klee l'oriente vers une carrière artistique. Il quitte le Japon en 1952 pour s'installer à Paris où il suit les cours de Goerg à l'académie de la Grande Chaumière. D'abord instinctives, largement graffitées, ses premières œuvres européennes sont inspirées par les kanji, recourent à des réseaux calligraphiques esquissant des paysages et des êtres. Au cours des années 1950, son langage plastique devient plus matiériste pour évoquer dans des couleurs camaïeux des personnages-insectes semi-abstraits. C'est en 1958 que Sugaï s'émancipe totalement du sujet pour utiliser la seule force du signe gestuel dans de grandes compositions dites " emblématiques ". À l'aube des années 1960, les formes se simplifient, la gamme chromatique se réduit à quelques couleurs vives ou noires pour explorer les différents territoires de l'abstraction géométrique, notamment celle issue du Colorfield (Masse noire, 1963). Il réalise à la même époque quelques sculptures en bronze (Diable, 1962) où se superposent des anneaux ou des cubes évidés. Au cours des années 1970, les œuvres multiplient les effets cinétiques dans un esprit proche de l'art optique. Il représente le Japon à la biennale de Venise de 1968. Les œuvres de Sugaï sont présentes au M. O. M. A. de New York, au musée Boymans Van Beurringen de Rotterdam, au M. N. A. M. de Paris ainsi que dans de très nombreux musées japonais.