Kerstiaen de Keuninck ou Christiaen de Keuninck

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre flamand (Courtrai v.  1560  – Anvers 1635).

Élève de Hans Bol, fixé à Anvers en 1577, Franc maître dans cette ville en 1580, il s'y marie en 1585. La critique reconstitue depuis peu son œuvre, composée à ce jour d'une douzaine de paysages de conception fantastique, striés de coups de lumière vive, relevant des bruns et des bleu-vert d'un éclat froid très particulier. Keuninck reste dans l'esprit de H. Bol et de G. Van Coninxloo. Il leur doit ses compositions pittoresques, avec des branchages brisés, d'invraisemblables rochers et des villes imaginaires. Ses peintures n'évitent ni le désordre ni l'excès (Diane et Actéon, musée d'Anvers). Mais, suivant l'évolution de l'art de Van Coninxloo et de Bril, il se montre sensible aux valeurs d'atmosphère dans Paysages montagneux (Vienne, K. M.), l'Incendie de Troie (musée de Courtrai), la Montagne (Bruxelles, coll. du baron Coppée). Ses Calamités humaines (musée de Gand) révèlent un sentiment exalté de la nature et préludent à la conception du paysage héroïque de Rubens ; l'Ermitage conserve 4 Paysages. L'œuvre de son fils Kerstiaen II (Anvers 1587 - ? 1642) est souvent confondue avec la sienne.