Philip Guston

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre américain (Montréal 1912 Woodstock 1980).

Il appartient à la génération qui vit dans l'entre-deux-guerres le recul de l'Abstraction aux États-Unis, et Guston participa, dès sa fondation (1935), au Federal Art Project, organisé après la crise de 1929 par la Works Progress Administration pour pallier le chômage massif. Il réalisa plusieurs peintures murales dont celle du Queensbridge Housing Project à New York, qui existe encore. De cette époque, il garda le goût des grands formats, attachés aux commandes de peintures murales, et sans doute aussi un certain traditionalisme dans le maniement conjoint du dessin et de la peinture (Martial Memory, 1941, Saint Louis, the Saint Louis Art Museum). Ce n'est que vers 1950, lorsque l'Expressionnisme abstrait se scinde en deux tendances avec l'apparition de l'Action Painting, que — comme Kline, Tomlin ou Tworkov — il abandonne le style figuratif pour l'abstraction pure. À la suite de Pollock, il compose alors de vastes toiles, où la prépondérance est donnée aux effets de surface par le mouvement du pinceau, considéré comme un simple prolongement du corps (White Painting 1, 1951, San Francisco, M. A. M.). Mais, peu à peu, les formes se font plus ramassées, le geste se concentre davantage pour donner naissance à de plus petites surfaces, de tons pastel (To Fellini, 1958.) En 1967-68, il retourne à la figuration. Il brosse alors dans une gamme aux dominantes rouges des personnages à la frontière de la caricature (Head and Bottle, 1975) où apparaissent, comme un leitmotiv, d'épaisses chaussures cloutées. Il est bien représenté dans la plupart des musées américains, notamment à New York (M. O. M. A. et Whitney Museum) et à Chicago (Art Inst.). Une exposition rétrospective a été consacrée à l'artiste (New York, Amsterdam, Barcelone, Oxford, Rome, Dublin) en 1989. Ses œuvres sur papier, 1975-1980, ont été présentées (Les Sables-d'Olonne, abbaye Sainte-Croix) en 1995.