Isaac Grünewald

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre suédois (Stockholm 1889  – Oslo 1946).

Il étudie à l'école de Konstnärsförbundet à Stockholm (1905-1908) et auprès de Matisse à Paris (1908-1911). Les travaux de sa première période parisienne, où la forme est rendue par la couleur, indiquent une tendance cézannienne : Camarades (1909, Stockholm, Waldemarsudde). Vers 1910, il s'inspire du Fauvisme dans ses tableaux de figures, ses vues citadines et ses intérieurs : la Grue de levage (1915, Stockholm, Moderna Museet), l'Arbre chantant (1915, musée de Norrköping), le Joueur de violon (1918, musée de Malmö). L'une des œuvres les plus controversées de l'art suédois fut son projet de décoration de la salle des mariages de la mairie de Stockholm, qui ne fut d'ailleurs pas retenu ; le carton, daté de 1913, se trouve aux archives des Arts décoratifs, à Lund. La période de strict Fauvisme de Grünewald prend fin avec ses décorations scéniques audacieusement expressives de l'opéra Samson et Dalila de Saint-Saëns, pour le Théâtre royal de Stockholm, en 1921. Dans les années 20, Grünewald, suivant la tendance classique et néoréaliste de l'époque, se tourne vers une peinture d'une couleur savoureuse, d'une matière riche, dans la manière de Derain. Son abondante production ultérieure : natures mortes aux fleurs, portraits, nus, paysages, où l'élégance de l'improvisation aboutit parfois à la virtuosité, trouve un public nombreux et enthousiaste. Grünewald sut pourtant, dans ses aquarelles et ses gouaches du midi de la France, d'Espagne, de Laponie, conserver sa spontanéité et son coloris clair. Il s'affirme comme le chef de file du cercle d'artistes les Hommes de 1909, qui, dans une série d'expositions à Stockholm (1909, 1910, 1911), introduisit en Suède la peinture moderne sous l'égide de Matisse. Il exerce une importante activité de professeur à l'École supérieure d'art de Stockholm, de 1932 à 1942. Il épouse en 1911 l'artiste peintre Sigrid-Hjerten (Sundsvall 1885 – Stockholm 1948). Cette élève de Matisse, l'une des plus fines coloristes parmi les fauves suédois, ne laissa pas de marquer l'évolution artistique de son mari.