Michelangelo Grigoletti

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Rorai Grande, Pordenone, 1801  – Venise 1870).

Issu de la tradition de la peinture du Frioul, M. Grigoletti entre en 1820 à l'Académie de Venise, dans l'atelier du peintre néoclassique T. Matteini, aux côtés de Politi, qui lui transmet son admiration pour Titien et Véronèse. Il entreprend, en 1835, un voyage d'étude à Rome, au cours duquel il tient un journal ; moins sensible à l'exemple des grands artistes néoclassiques tels que Canova ou Mengs, il découvre avec intérêt les maîtres du xviie s., Le Guerchin plus particulièrement. En 1835, il collabore avec Schiavoni, Lipparini et Politi au décor de l'église S. Antonio Nuova à Trieste. Dès lors, il reçoit de nombreuses commandes : en 1838, pour Ferdinand d'Autriche, un grand tableau, les Deux Foscari (1842, Vienne, K. M.), qu'il présente à Vienne (1843)— séjour au cours duquel il fréquente les portraitistes de la Cour, Kreutzinger, Waldmüller et Von Amerling ; en 1846, l'Assomption, pour la cathédrale d'Esztergom en Hongrie. Ces peintures se caractérisent par une recherche sur la couleur tendant vers la transparence et par des effets lumineux proches de la tradition vénitienne. L'Annonciation de Trente de 1857 ouvre sur la dernière période de son œuvre, marquée par un style plus sévère, inspiré par les primitifs vénitiens. Il a également une activité de portraitiste importante, saisissant avec une grande acuité le caractère du modèle (Parents de l'artiste, 1829 ; la Famille Fossati, 1828-1829). Son œuvre est conservée, pour une bonne part, au Museo Civico de Pordenone.