François Marius Granet
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre français (Aix-en-Provence 1775 – id. 1849).
Fils d'un maître maçon aixois, il reçut du paysagiste Constantin d'Aix sa première formation. Puis il suivit à Paris son ami le peintre Auguste de Forbin, qui facilita son entrée dans l'atelier de David (1799-1801). Il habita en même temps que Girodet et Ingres (à qui il resta attaché) au couvent désaffecté des Capucins, où il trouva le premier modèle des cloîtres qui le rendirent célèbre. En 1802, il partit pour Rome. Il n'en revint que dix-sept ans plus tard et y retourna à plusieurs reprises (Intérieur de l'église souterraine de S. Martino in Monte à Rome, 1802, musée de Montpellier ; Vue intérieure du Colisée à Rome, 1806, Louvre ; Chœur de l'église des Capucins à Rome, 1815, Metropolitan Museum). Rapidement, sa réputation de peintre de genre grandit et il exerça une influence considérable sur les artistes de son temps, créant la vogue des paysanneries italiennes, qu'illustrèrent à sa suite Léopold Robert, Schnetz, Bodinier. Il précéda Robert-Fleury et Meissonier par ses scènes d'intérieur anecdotiques inspirées des Hollandais du xviie s., et Bonvin prolongea le goût de ses scènes conventuelles. De nos jours sont plus appréciées les sépias ou aquarelles — vues de Rome, de la campagne romaine, de Paris, ou de Versailles (Louvre et musée d'Aix-en-Provence) —, les pochades exécutées sur le vif, où il exprima une science des valeurs, une justesse spontanée, une sensibilité à la lumière annonciatrices de Corot : Vue de Rome, le Jeune Dessinateur (1818), Léontine peignant (Dijon, musée Magnin), et nombreux exemples au musée d'Aix-en-Provence. Grâce à l'appui du comte de Forbin, devenu directeur des Musées nationaux, il fut nommé en 1826 conservateur des peintures du Louvre, puis, en 1830, fut chargé de la direction des Galeries historiques de Versailles, pour lesquelles il exécuta plus tard divers tableaux destinés aux salles des croisades (Godefroy de Bouillon dépose dans l'église du Saint-Sépulcre les trophées d'Ascalon, 1839 ; Chapitre de l'ordre du Temple, 1845). Il légua sa fortune et ses collections à sa ville natale, dont le musée porte son nom.