Giovanni Mannozzi, dit Giovanni da San Giovanni

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (San Giovanni Valdarno 1592  – Florence 1636).

Après une première période — la moins heureuse de son activité —, au cours de laquelle il subit en partie l'influence de Cigoli, il se rallia à la tradition de Poccetti et de Santi di Tito. Il se montra alors sur un ton de réalisme populaire un subtil narrateur de scènes champêtres où dominent les coloris vifs, peintes sur des fonds clairs de paysages rustiques. Ses fresques de la Cappellina dell'Accademia à Florence (la Sainte Famille arrivant à l'auberge), de la villa du Pozzino à Castello ou de l'église du Fonte Nuovo à Monsummano constituent sans doute l'expression la plus sincère de la vie florentine de l'époque, mais dépouillée de toute morgue et vue à travers la réalité quotidienne de sa population la plus simple, et cela même si, pour respecter les conventions, les personnages doivent être représentés sous le costume des personnages sacrés ou héroïques.

Son séjour à Rome, où il dota de fresques très colorées l'église des Quatre-Saints-Couronnés (1624), élargit encore sa vision, l'incitant surtout à méditer sur le " tachisme " pictural de Guerchin. Ses dernières œuvres florentines, d'une sensibilité toute naturaliste, sont d'ailleurs animées, dans une lumière inquiète, par de vifs contrastes de tons.

Son œuvre la plus célèbre, les fresques de la Sala degli Argenti au palais Pitti à Florence, interrompue par sa mort, constitue un fait unique dans la peinture florentine de l'époque, volontiers hautaine d'expression, et s'impose par la spirituelle désinvolture avec laquelle les fastes des Médicis sont représentés.