Marcello Fogolino
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre italien (Vicence ?v. 1483-1488 – Trente ? v. 1558).
Sa présence est attestée en 1519 et en 1520 à Vicence, mais à cette date il avait déjà séjourné huit ans à Venise ; ses débuts, en effet (tableaux au Rijksmuseum, à Berlin et à Venise, Accademia), sont liés à la première diffusion du style de Titien et tout particulièrement à la culture padouane, v. 1510-11. On a même judicieusement proposé de lui attribuer quelques fresques de l'église des Eremitani à Padoue (datées 1511). Le chef-d'œuvre de sa jeunesse demeure pourtant l'Adoration des mages peinte pour l'église S. Bartolomeo à Vicence (auj. au musée de la ville), qui témoigne d'une excellente compréhension de la première manière de Pordenone (fresques de S. Salvatore à Collalto). Fogolino est attesté à plusieurs reprises dans la ville de Pordenone et, en 1521, il achève à S. Lorenzo di Rorai Grande les fresques commencées par Pordenone. En 1523, il travaille pour la cathédrale de Pordenone (où l'on voit encore 2 de ses tableaux d'autel) et avant 1527 il exécute des fresques pour le château de Malpaga. En 1927, exilé du territoire de la république de Venise, il se fixe à Trente, carrefour des cultures allemande et italienne, où il est chargé d'importants travaux et où son talent s'épanouit. Ses travaux pour le château de Buonconsiglio (1531-32) rappellent Dosso Dossi et Romanino par leur style fougueux et excentrique, à la fois vénitien et durérien. À cette même veine appartiennent les fresques de Castelvecchio, celles, moins connues, de l'église S. Antonio à S. Daniele del Friuli, ainsi que le tableau d'autel de Sainte Anne pour la cathédrale de Trente et le petit Concert du musée de Vicence. Dans les œuvres tardives de Fogolino, comme le retable de Povo et les fresques du palais de l'archevêché d'Ascoli Piceno (1547), on relève facilement l'emprunt de formules raphaélesques. Marcello Fogolino fut ainsi un excellent graveur : il reste de lui six gravures signées.